Avant de rejoindre Transiciel, Christian Mons était vice-président de Thomson-CSF, où il a créé l’activité d’outsourcing d’infrastructures (aéroports, centres de contrôle aérien, etc.). Cofondateur de Sogitec, une société d’imagerie numérique, il a été directeur puis président-directeur général de Control Data France jusqu’en 1988. Il a alors rejoint Thomson-CSF pour qui il a dirigé Thomainfor (1989-1993) puis la société de services informatiques Syseca (1993-1999).
01net. : Vous venez d’être nommé vice-président directeur général de Transiciel. Quelles sont vos missions ?Christian Mons : La principale mission qui m’a été confiée est d’accompagner la très forte croissance du groupe. En effet, Transiciel double de taille tous les dix-huit mois. Nous étions 1500 début 1998, nous serons 6 500 personnes fin 2000. Nous devrions réaliser un chiffre d’affaires de 380 millions d’euros cette année. L’objectif est d’atteindre 1 milliard d’euros dans un délai compris entre un et trois ans, disons dans deux ans !Pour atteindre ce périmètre dans un tel délai, vous ne pourrez pas vous contenter de croissance interne ?Non, même si elle intervient pour au moins 40 % dans notre développement, la croissance interne est limitée par les possibilités de recrutement qu’offre le marché. Cette année, nous recrutons 1200 personnes. Le marché est tendu, mais la cooptation marche bien, elle a concerné près d’un recrutement sur deux au premier semestre. Pour augmenter notre périmètre, nous aurons forcément recours à des opérations de croissance externe.Quels types d’acquisitions envisagez-vous et dans quelles régions ?Il y a deux axes prioritaires et complémentaires. Nous devons, d’une part, renforcer notre présence à l’international, essentiellement en Europe du Sud. La croissance y est d’environ 30 %, alors qu’elle est de 12 à 15 % dans les pays d’Europe du Nord. Nous sommes déjà bien implantés en Espagne où nous employons environ 1500 personnes et figurons parmi les dix premières SSII. C’est donc sur l’Italie et le Portugal que nous allons porter nos premiers efforts. D’autre part, nous voulons renforcer notre implantation régionale, notamment en Rhône-Alpes et en Ile-de-France, ainsi que dans certains métiers comme le conseil et l’ingénierie industriels.Par quelles entreprises êtes-vous intéressés ?Des entreprises de taille moyenne, rentables, qui valent entre 50 et 70 % de leur chiffre d’affaires. Ce sont généralement des entreprises bien implantées dans une région ou un métier et qui n’ont pas les moyens de financer seules un fort développement.Avez-vous les moyens de votre stratégie ?Oui, largement. Nous avons procédé à une augmentation de capital mi-septembre. Cette augmentation a été sur-souscrite dans la journée et elle nous a apporté 115 millions d’euros. Cette somme ajoutée à notre capacité d’endettement nous met à la tête de 2,5 milliards de francs d’investissements possibles dans les vingt-sept prochains mois.Une rumeur faisait état d’un éventuel rachat de Transiciel par EDS. Qu’en est-il ?Une telle opération ne serait pas intéressante pour les actionnaires d’EDS, car le PER [Price Earning Ratio, NDLR] de Transiciel est trop élevé. Un tel rachat pèserait sur leurs bénéfices pendant longtemps.Comme toutes les SSII, Transiciel met en avant ses activités dans le e-business. Quelle est la réalité de cette activité ?Toutes les applications logicielles se mettent à l’heure d’Internet, mais on n’en est pas encore à une remise en cause profonde des grands applicatifs. Les banques, les grandes organisations ou les industries qui exploitent chaque jour des programmes développés en quinze ans de pratique ne vont pas remettre tout cela à plat en un jour. Près de la moitié des développements que nous menons comportent un volet Internet, mais un volet seulement.
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