En France, l’utilisation de la reconnaissance faciale suscite de vifs débats. Alors que le secrétaire d’État chargé au Numérique, Cédric O, appelle à un débat public autour de la reconnaissance faciale, que l’Agence nationale des titre sécurisée lance sa propre appli dédiée, le gendarme des télécommunications s’oppose, lui, à son usage tous azimuts. Sur l’antenne de Franceinfo, Christian Estrosi a, pour sa part, réitéré, mardi 12 novembre, sa volonté d’instaurer la reconnaissance faciale dans les lycées.
« De toute façon, ça se fera »
Le projet « n’est pas enterré », a martelé Christian Estrosi, malgré l’opposition de la Commission nationale informatique et libertés (Cnil) à une installation du dispositif dans deux lycées de Nice et Marseille. Une position qu’il juge « inexplicable ».
« De toute façon, ça se fera. Je ne veux pas qu’on perde le même retard que celui qu’on a perdu dans notre pays avec le développement des réseaux de caméras de videosurveillance », a-t-il déclaré le maire de Nice. « La reconnaissance faciale, on va y venir, c’est incontournable ! ».
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La Cnil, empêcheur de tourner en rond ?
Christian Estrosi n’a pas manqué de rappeler l’expérimentation réussie selon lui du Carnaval de Nice. 800 volontaires avaient accepté de se participer à un test à l’aide de caméras installées à des portiques. Pour légitimer cette technologie pourtant controversée, le maire de Nice n’a pas hésité à agiter la menace terroriste et la protection des citoyens.
« C’est un moyen de lutte contre le terrorisme, l’insécurité, tous les phénomènes de barbarie quels qu’ils soient, qui peut démultiplier l’efficacité de la police tout en préservant les libertés individuelles » a-t-il assuré.
Fustigeant au passage la Cnil qu’il estime être « un État dans l’État qui nous empêche d’utiliser les meilleures technologies pour protéger nos concitoyens ». Christian Estrosi n’a pas non hésité à juger «triste [la position] de la CNIL qui semble bloquée au 20e siècle ».
« C’est une technologie qui fait idéologie »
Aux potentiels risques de fichages, l’édile a répondu que « seuls ceux qui figurent sur des fichiers décidés par l’État […] ont une chance d’être identifiés. Tous ceux qui ne sont pas dans un logiciel n’ont aucune raison d’être identifiés ».
Un argumentaire classique des tenants de l’État sécuritaire auquel s’opposent les défenseurs des libertés numériques. « La reconnaissance faciale c’est plus qu’une technologie. C’est une technologie qui fait idéologie, qui pose l’idée que le contrôle est plus important que la liberté », a expliqué Félix Tréguet, membre de La Quadrature du Net au micro de France Culture, mardi 12 novembre. La technologie n’est ici pas neutre.
Source : Franceinfo
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