Reconnu lors de sa création, en mars 1998, comme le précurseur d’un modèle où le consommateur pouvait retrouver sur internet les avantages des prix bas et du service personnalisé, l’hypermarché virtuel choix.com n’en aura pas pour autant connu le succès que l’on aurait pu escompter. Son concepteur, Robert Doussan, qui s’était lancé dans l’aventure sur Montpellier en projetant de couvrir les vingt plus grandes agglomérations françaises et de séduire trois millions d’internautes, justifie son échec sur un marché où les poids lourds de la distribution ont pris position. Selon lui, aucun site de commerce électronique n’est en mesure d’assurer une rentabilité avant plusieurs années.“Pour trouver les consommateurs sur le Net, il faudra encore attendre cinq ans, sachant que tous les sites de courses en ligne perdent actuellement entre 12,2 et 18,3 ME par an (80 et 120 MF) parce qu’ils ne font pas payer à leurs cyberclients le véritable prix de revient d’une prestation évaluée à 38 E (250 F), constate, en effet, Robert Doussan. De plus, il faudrait aujourd’hui avoir quelques centaines de millions de francs d’avance pour survivre, moyens financiers qui nous faisaient défaut. Nous avons donc choisi de laisser ce marché, qui restera, quoi qu’il en soit, marginal, aux grands de la distribution.”
Un dépôt de bilan douloureux
choix.com a ainsi “troqué” son statut de supermarché virtuel pour celui de portail réservé, pour l’heure, aux avis donnés par près de 72 000 cyberconsommateurs consuméristes. Au passage, un dépôt de bilan un peu douloureux pour Robert Doussan ainsi que pour Leclerc, l’un des partenaires clés du site qui a racheté dans la foulée la partie logistique (camions et personnel) de choix.com.Côté graphisme, aucune évolution n’a été apportée. On note en effet une certaine sobriété en matière de couleurs. choix.com a conservé un espace shopping présentant une sélection de cyber-commerçants. Il permet surtout à ses membres de s’exprimer sur les magasins physiques de leur choix, d’en comparer les prix et les services, et de donner leur avis sur un produit tout en ayant la possibilité, par exemple, de déclencher un warning, c’est-à-dire un indicateur d’alerte concernant un article susceptible de présenter un danger pour la santé des consommateurs. De son côté, Robert Doussan, par ailleurs consultant pour de nombreuses PME-PMI de la région Languedoc-Roussillon, s’occupe de la veille technologique du site. Son objectif : faire de choix.com le site de référence pour la cyberconsommation. Un pari beaucoup moins risqué que celui qu’il avait expérimenté en 1998…“Je tenterai peut-être à nouveau l’expérience aussitôt que le commerce électronique aura véritablement décollé, ce qui implique que les internautes parviennent à éradiquer cette peur de faire circuler leur numéro de carte bancaire sur le Réseau des réseaux”, conclut enfin ce “serial entrepreneur”.
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