Un temps promis à un avenir brillant, le protocole Wap est maintenant de plus en plus souvent décrié : pas assez sécurisé pour les uns, modèle de facturation non adapté pour les autres, taux de transfert trop faible pour les derniers. Bref, mieux vaut ne pas afficher trop clairement son appartenance à la famille Wap. Pourtant, tous les constructeurs ont renouvelé leurs gammes de ce type de mobiles. Le laboratoire d’Internet Professionnel a fait le point sur ces terminaux derniers cris. 10 téléphones ont été passés au crible.
ERICSSON ET NOKIA SE DÉTACHENT DU LOT
Les différences entre ces terminaux sont souvent très importantes sur le papier. Elles deviennent évidentes en les manipulant. Les plus éloquentes concernent la facilité de saisie d’un texte ou d’une URL. Les téléphones portables étant dotés de clavier numérique par défaut (transformable en alphanumérique), la saisie reste périlleuse. Il faut appuyer plusieurs fois sur la même touche pour obtenir le caractère souhaité. D’autant qu’il n’y a pas d’aide prédictive (comme c’est le cas lors de la rédaction des SMS). Pour le reste, la simplicité de manipulation se remarque très vite sur des équipements dont la taille est parfois à peine supérieure à celle d’un paquet de cigarettes. Dans ce cas, la saisie des URL demeure l’une des opérations les plus longues et fastidieuses.Deux modèles se distinguent pour les manipulations, le téléphone portable R380S d’Ericsson et le 9110i de Nokia. Le premier est notamment recommandé pour une utilisation professionnelle (applications Wap pour l’entreprise) et pour un usage occasionnel et personnel des services Wap. Il se démarque par la richesse de ses fonctions avancées et sa facilité de navigation. Il possède un clavier Azerty virtuel. Son téléphone est livré avec un stylet tactile en standard (se présentant sous la forme d’un petit stylo). Un produit performant dont le géant suédois a d’ailleurs annoncé qu’il abandonnait la fabricationpour faire appel à des sous-traitants.Côté connexion, tous les téléphones testés chargent une page d’accueil assez facilement. Seul le Motorola Timeport 250 a posé quelques problèmes lors de cette opération. Par la suite, les signets sont assez simples à créer en cours de navigation, sauf pour le Siemens S35i et le Philips Xenium 9@9 qui ne proposent pas cette fonction. Une fois encore, le R380S d’Ericsson s’en sort mieux sur ce critère grâce à une taille d’écran qui visualise tout lors de cette opération. Son écran tactile et son stylet lui assurent aussi une plus grande souplesse pour consulter les pages, une approche qui s’apparente à la celle de la souris sur un ordinateur. En effet, rien de plus simple pour aller cliquer à l’endroit voulu sur les pages visionnées. Pour cette opération, il n’est pas nécessaire de faire défiler l’ascenseur. À côté de ce système innovant, les mécanismes proposés par les autres téléphones Wap sont à la fois lents et contraignants pour le défilement. En effet, les autres équipements sans fil testés répondant à la norme Wap proposent soit des molettes, soit des touches bidirectionnelles pour naviguer au sein des documents. Pis, mis à part le Nokia 9110i et l’Ericsson R380S, aucun autre téléphone n’est doté d’un système qui relate l’historique des pages visitées. Pourtant, ce mécanisme aurait été apprécié, d’autant que ces produits ne possèdent pas de clavier alphanumérique dédié. Il faut donc obligatoirement saisir à nouveau l’adresse des derniers sites visités.Le géant suédois pousse encore plus loin la logique Wap sur son R380S, qui possède une mémoire cache. Particularité qui n’est pas sans rappeler le milieu de la micro-informatique. Le Nokia 6210 en est aussi pourvu. Cette fonction est vraiment appréciable pour avoir accès aux pages plus rapidement. Les vitesses de transfert liées au réseau GSM sont assez faibles (plafonnées à 9,6 kbit/s). Un retour en arrière de plus de 5 ans dans le monde de la communication terrestre via des modems.
LES GROS FICHIERS ENTRAÎNENT PARFOIS DES ERREURS
Avec de telles performances, les concepteurs de sites privilégient le texte aux données multimédias. Quant à la gestion des images, elle reste hasardeuse : si celles qui ont une petite taille ne posent pas de problèmes, celles dont la taille est plus importante ne sont pas toujours affichées. Plus contraignant, elles risquent d’entraîner des erreurs sur le téléphone, un phénomène qui s’est produit sur l’Ericsson R380S. Nos ingénieurs ont dû retirer la batterie et redémarrer le téléphone. Un comportement qui n’est pas sans rappeler certains travers du monde de la micro-informatique. Mais en fait, le plus gros handicap du R380S d’Ericsson reste son prix : à 838 e (5 500 F), l’accès aux applications Wap dans de bonnes conditions se paie en espèces sonnantes et trébuchantes.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.