Pêle-mêle ou additionnés, le “péril rouge” au début du siècle, le raid aérien sur Pearl Harbor pendant la Seconde Guerre mondiale, l’antagonisme frontal avec l’URSS jusqu’à la fin des années 1980 ont, au cours d’un demi-siècle, conduit les États-Unis à engager un programme de dépenses sans précédent. Une très forte paranoïa, ajoutée à un opportunisme militant des marchands d’armes, a fait que dans les années 1950, 1960 et 1970, les Américains ont déployé des moyens colossaux pour protéger leur territoire, et leurs intérêts dans d’autres États du monde. Cette dynamique relayée par plusieurs présidents successifs est bien présente, notamment sous la forme d’arsenaux militaires nucléaires disproportionnés, en volume et en puissance de destruction.Le choc du 11 septembre pourrait-il conduire l’Amérique de Georges Bush à s’engager dans les technologies de l’information avec autant d’outrance et sur une période aussi longue qu’il y a 50 ans dans le matériel de guerre ? C’est bien possible. Mais il n’y aura pas substitution d’un système au détriment d’un autre. De même que la menace terroriste ne rangera pas aux oubliettes les conflits traditionnels entre pays en guerre. En revanche, l’assistance électronique, déjà très présente dans l’armée, des drones aux chars de combat en passant par les porte-avions, devrait connaître une forte montée en puissance dans l’administration américaine (NSA, FBI, CIA). Et elle irriguera le secteur privé eu égard à la nécessité de protéger les citoyens et, en conséquence, l’économie. Le renseignement, le contre-espionnage et les actions de police ne suffisant pas toujours, la protection électronique va s’étendre aux transports. Jusqu’à présent l’électronique embarquée à bord des avions avait surtout pour objet de participer à la surveillance des paramètres de vol. La prochaine génération intégrera la surveillance et l’identification des passagers, une batterie de capteurs et de senseurs pour détecter les produits prohibés, ou un logiciel qui permettra la reprise de contrôle d’un appareil depuis le sol en cas de détournement. C’est ainsi que l’effet “Nine-Eleven” sera pour longtemps une variable plus ou moins clandestine de la vie économique.
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