Le fossé numérique, Fouad Maaskri, 27 ans, travaille chaque jour à le combler. Animateur à l’Espace culture multimédia (ECM) de La Friche la Belle de Mai à Marseille (un lieu de production artistique ouvert à tous les publics), cet autodidacte du web, épaulé par une animatrice et trois concepteurs multimédias, accueille, conseille, guide et forme chaque jour une trentaine de Phocéens aux richesses de la toile.
Les itinéraires de la toile
Juniors ou seniors (son plus “vieil habitué” a 85 ans), riches ou pauvres (l’inscription annuelle à l’ECM ne coûte que 7,62 euros, soit 50 francs, et les connexions au net sont gratuites), débutants ou confirmés, peuvent naviguer librement tous les après-midis (par créneau de 2 heures) ou s’inscrire à des ateliers de création multimédia, en matinée. “Je suis chargé de régler les problèmes de compréhension rencontrés par les internautes, les difficultés de recherche sur le web, ou encore les pannes de réseau “, détaille Fouad Maaskri, qui a expérimenté internet dans une association de quartier, Media 2 Méditerranée, où il a rapidement créé des ateliers “Itinéraires du web” pour découvrir, par thème, les sites les plus intéressants.Ce titulaire d’un baccalauréat en bureautique, embauché sous contrat emploi consolidé, a, pour La Friche, complété cette exploration de la toile : avec ses collègues, il a développé la rubrique Sitothèque (sélection des ressources internet) des pages web de l’ECM, et participé au tutorat online mis à la disposition des internautes. Mais son dada, c’est l’animation de groupes de création multimédia : “Avec une dizaine de volontaires, nous travaillons, autour d’un artiste, sur des projets de production de contenus multimédias originaux, qui permettent aux participants de s’initier à des outils techniques ?” logiciels de création graphique, de vidéos, etc. ?” mais surtout de s’exprimer librement : internet est un média très démocratique “. Ou devrait l’être… Créés à l’initiative du ministère de la Culture en 1988, environ 130 ECM visent actuellement à élargir l’accès aux nouveaux médias, et à valoriser la dimension culturelle des nouvelles technologies. Un message qui a été reçu cinq sur cinq par Fouad, qui initie des gamins de CE1 à la création de “web cartoons “.
Oxygène
Avec des adolescents de banlieue, il élabore une traduction multimédia des pérégrinations de Complexe Capharnaüm, un collectif de télévision de rue ayant popularisé la diffusion de microtrottoirs sur les murs de Marseille. Patience, art du dialogue, ouverture culturelle et pédagogie sont aussi nécessaires que les compétences techniques pour animer ces ateliers parfois remuants. Et la foi : “Ces ateliers, c’est une bouffée doxygène pour les jeunes. Une ?”uvre utile.”
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