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Chez Google, l’avenir de Stadia semble de plus en plus incertain

Au lancement de Stadia en novembre 2019, Google semblait beaucoup miser sur son service de cloud-gaming. Un an et demi plus tard, l’entreprise s’est séparée de tous ses studios, liquide ses stocks de manettes et se poserait beaucoup de questions sur l’avenir de Stadia. 

Deux articles de Bloomberg et Wired, sortis à quelques heures d’intervalle, racontent les coulisses de Stadia. Présenté comme « le futur du jeu vidéo » par Google en 2019, le service de cloud gaming ne crée plus vraiment l’illusion aujourd’hui. En interne, Google s’en préoccuperait de moins en moins.

Après avoir fermé les studios censés développer des grosses licences exclusives à destination de sa plate-forme, l’entreprise qualifierait désormais Stadia d’axe non-propriétaire. Les deux médias racontent l’enfer vécu par les employés du service de cloud-gaming

Des studios déjà fermés

Au lancement de Stadia, Google a cru bien faire en affirmant vouloir révolutionner la manière de concevoir un jeu vidéo en plus de la manière d’y jouer. L’entreprise avait annoncé la création de Stadia Games and Entertainement, une entité composée de deux studios basés à Montreal et à Los Angeles. 150 développeurs avaient été embauchés (après un long processus de recrutement durant plus de six mois) avec pour objectif de développer des jeux AAA exclusifs à la plate-forme de cloud gaming

Rien que dans la forme, Google s’est planté. Wired raconte que, malgré une grande communication autour de ses studios, Google a fait tout ce qu’il fallait faire pour arriver à l’échec industriel. Embauches tardives, calendrier ingérable (le développement d’un jeu dure minimum trois ans, il aurait fallu créer ce studio avant la présentation de Stadia), fausses promesses (Google était censé embaucher 2 000 développeurs en cinq ans mais a demandé à ralentir les embauches en avril 2020).
Les employés de Stadia Games and Entertainement ont rapidement compris que leur paradis n’était qu’utopique. De son côté, Bloomberg raconte la mauvaise gestion de Phil Harrison, le vétéran du jeu vidéo venu de Microsoft et Sony. Le média fait remarquer qu’il est responsable des pires lancements de consoles (la PS3 trop chère et la Xbox One), laissant entendre qu’il a apporté une mauvaise expérience à Stadia. 

En janvier 2021, cinq jours après avoir annoncé aux employés de Stadia Games and Entertainement qu’il était fier de leur travail, Phil Harrison leur a finalement appris que le studio allait fermer. Les employés qui le souhaitent peuvent être transférés vers une autre branche de Google mais l’entreprise abandonne les jeux, un axe désormais non prioritaire. 

A découvrir aussi en vidéo :

 

Stadia aurait du être une bêta

Selon Bloomberg, les employés de Stadia ont longtemps milité pour que le service soit lancé sous la forme d’une bêta. Google n’a rien voulu savoir, ce qui a conduit les testeurs à lui mettre une mauvaise note. Les packs Stadia Premiere, avec un Chromecast et une manette, auraient aussi été fabriqués en trop grande quantité. Stadia n’ayant pas rencontré le succès escompté, Google a été obligé de les offrir aux abonnés YouTube Premium et aux acheteurs de certains jeux comme Cyberpunk 2077. L’objectif semble clair, écouler les stocks.

Selon Wired et Bloomberg, les premières années de Stadia ont tout d’un raté historique. Google est aussi victime d’un autre problème, son incapacité à convaincre les studios de développer sur sa plate-forme sans gros chèque (il paye aujourd’hui ses partenaires pour les convaincre de venir). Face à Microsoft (Xbox) et Amazon (Luna, qui utilise une infrastructure Windows), cela pose forcément problème. 

Sources : Wired / Bloomberg

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Nicolas Lellouche