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Chefs de projet : inquiets, mais prêts à changer

La mobilité des chefs de projet s’est accrue. Sédentaires, ils gagnent en responsabilités. Versatiles, ils multiplient leurs compétences.

Plus matures, les chefs de projet ont plus d’impératifs familiaux que la moyenne des développeurs qu’ils dirigent, et leurs salaires sont plus élevés. “Ils sont inquiets”, murmure-t-on dans les cabinets de recrutement. Si inquiétude il y a, les questions qu’ils se posent sur l’avenir ne les ont pas empêchés de bouger plus encore qu’en 2000 ! A la fin de cette année-là, ils étaient 13 % à avoir changé d’emploi, de métier ou de poste, contre 16 % à l’avoir fait dans les six derniers mois précédant le sondage de 2001.“Ils mettent en ligne leurs CV sur les sites d’emploi. Ils ont un réflexe de défense plus que d’attaque, remarque Patrick Perdesen, directeur du site de recrutement Jobpilot.fr. Ils sont plus chers et ont besoin de formations plus lourdes pour changer de domaine ou lorsqu’ils se retrouvent en intercontrat. S’ils sont spécialisés dans les projets télécoms, ils savent qu’ils devront baisser leurs prétentions salariales pour se diriger vers un autre secteur en attendant la reprise.”

Conjuguer management et compétences techniques

C’est en restant chez leur employeur que les chefs de projet peuvent obtenir les meilleures conditions d’évolution, leur motivation de mobilité restant l’accroissement des responsabilités ?” pour près de 70 % d’entre eux, contre 64 % en 2000. “Le turnover diminuant, les SSII se concentrent sur la gestion des compétences”, confirme Bernard Riquier, dirigeant du cabinet de conseil en recrutement éponyme.Principales perspectives offertes : des projets de plus en plus importants en termes d’équipe et de chiffre d’affaires. Les chefs de projet étant jugés en fonction de leurs qualités managériales et de leur capacité à tisser de bonnes relations avec les clients autant que sur leurs compétences techniques. “Lorsqu’ils démissionnent, c’est pour un changement d’orientation ou pour une entreprise utilisatrice”, remarque Christine Teulières, directrice des ressources humaines d’EDS.En réaction au ralentissement des affaires, 37 % préféreraient actuellement rejoindre une entreprise utilisatrice, contre 14 % une SSII. Tendance exactement inverse de celle de la fin 2000. “Ils partent pour une moitié chez nos clients, et pour l’autre chez un concurrent”, admet Laurent Neuboit, directeur opérationnel pour la région parisienne chez Décan.Si certains ont changé d’employeur, c’est aussi pour multiplier leurs compétences ?” ils sont 44 % à avancer cette raison. “Des chefs de projet démissionnent de chez nos clients pour élargir le spectre de leurs connaissances dans le domaine de la business intelligence”, déclare Yannick Gonneau, président-directeur général de la SSII Homsys, spécialisée dans ce domaine.Enfin, malgré tout, le goût des défis plus aventureux n’est pas totalement perdu : en cas de changement d’employeur, 10 % se verraient bien créer leur propre entreprise ?” ils étaient 13 % l’année précédente ?”, et 8 % ?” contre 9 % auparavant ?” accepteraient encore d’apporter leur expérience à une start up.

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Sophie Maréchal