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ChatGPT : OpenAI pourrait être obligé d’en priver l’Europe, selon son cofondateur

Le patron de ChatGPT a exprimé son doute et son scepticisme sur le règlement européen sur l’intelligence artificielle, en passe d’être adopté par le Parlement européen à la mi-juin. La future règlementation européenne l’obligerait à respecter de trop grandes obligations de transparence et de gouvernance, selon ce dernier.

ChatGPT bientôt inaccessible en France et en Europe ? Peut-être au vu des dires de Sam Altman, le PDG d’OpenAI, la start-up à l’origine du chat conversationnel aux 200 millions d’utilisateurs. Le patron de 38 ans a expliqué, lors d’une table ronde à l’UCL, l’Université College de Londres, le mercredi 24 mai, que sa start-up pourrait cesser ses activités au sein de l’Union européenne (UE) si elle n’était pas en mesure de se conformer au futur règlement européen sur l’intelligence artificielle (IA), actuellement examiné par les parlementaires européens. Le trentenaire, en pleine tournée européenne, a souligné qu’il avait bien rencontré des législateurs européens à ce sujet. Il aurait profité de cette occasion pour formuler de nombreuses critiques sur la manière dont le texte de loi est actuellement formulé, rapporte The Time, mercredi 24 mai.

Le PDG s’est montré particulièrement sceptique sur l’une des quatre catégories des systèmes d’IA définies dans le texte : les IA à haut risque. Selon la future réglementation européenne, plus le risque est grand et plus le système en question devra respecter des obligations. Or les IA génératives comme ChatGPT pourraient, explique-t-il, entrer dans une des catégories les plus risquées : ce classement obligerait les entreprises comme la sienne à respecter un plus grand nombre d’obligations de transparence et de gouvernance que les systèmes à risque modéré ou faible. Résultat : « Nous allons essayer de nous conformer », a déclaré Sam Altman, sans grande conviction. Pour ce dernier, les grands modèles d’IA ne sont pas en eux-mêmes des technologies à haut risque.

« Nous essaierons. Mais il y a des limites techniques à ce qui est possible »

Le patron de la start-up a ajouté que le règlement européen dans son ensemble n’était pas en soi mauvais, mais que tout dépendrait des détails d’application. Jusqu’à présent, Sam Altman avait jusque-là plaidé en faveur d’une régulation de l’IA, comme il l’a expliqué lors de son audition devant le Congrès américain. Mais on comprend, au vu de ses dires, qu’il ne faudrait pas que cette réglementation soit trop contraignante, voire impossible à respecter. « Si nous pouvons nous y conformer, nous le ferons, et si nous ne le pouvons pas, nous cesserons nos activités… Nous essaierons. Mais il y a des limites techniques à ce qui est possible », a-t-il prévenu. Ce n’est pas la première fois que des entreprises, ou des hommes politiques, expriment leur scepticisme voire leur franche opposition au texte européen. Globalement, les développeurs d’IA appellent à réguler cette technologie qui peut être dangereuse. Mais en filigrane, beaucoup estiment aussi que les règles ne doivent pas entraver l’innovation… et les entreprises européennes.

Cédric O, l’ancien secrétaire d’État au numérique, a par exemple expliqué le 15 mai dernier, que l’AI Act mettra des bâtons dans les roues des sociétés européennes, en les contraignant à plus d’obligations que leurs homologues étrangères. Il écrit notamment que « la rapidité et le manque de recul avec laquelle l’UE se lance dans l’encadrement de l’IA générative pourrait être largement contreproductifs (…) La version de l’AI Act proposée par le Parlement européen revient de facto à interdire l’émergence de LLM européens ».

Le spectre de la sur-réglementation exagéré ?

Lors de l’adoption du Règlement européen sur les données personnelles, le RGPD, les entreprises avaient aussi brandi la menace de quitter le sol européen, si un tel texte entrait en vigueur. Elles expliquaient qu’une sur-réglementation nuirait aux intérêts européens, au détriment des entreprises étrangères, chinoises ou américaines. Mais lorsque cette loi est entrée en vigueur en 2018, aucune société n’a mis sa menace à exécution. Et beaucoup prédisent que le même schéma se reproduira. Tout simplement parce que les entreprises ne veulent pas renoncer à un marché de 447 millions d’Européens.

Pour autant, Sam Altman comme les autres inquiets du AI Act devraient attendre avant de crier au loup. Le texte en discussion n’est pas encore définitif.

À lire aussi : AI Act : Tout comprendre au futur règlement sur l’intelligence artificielle en 5 points

Ces derniers mois, les législateurs européens se sont par exemple demandés s’ils ne devaient pas ajouter des clauses spécifiques à l’IA générative. Le Parlement européen s’est mis d’accord sur un texte qui doit être adopté en assemblée plénière à la mi-juin. Il a estimé qu’il fallait bien alourdir les obligations pour ces IA en particulier, notamment en matière de transparence et de respect des droits fondamentaux. Mais les lignes pourraient encore bouger lors de la phase de Trilogue – le fait que les trois instances de l’UE ( la Commission européenne, le Conseil et le Parlement européen ) se mettent autour d’une table pour trouver un accord avant le grand vote final. À quoi seront réellement tenues les entreprises de développement d’IA génératives comme OpenAI ? Les prochains mois le diront.

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Source : Time


Votre opinion
  1. Si encore les lois européennes étaient faites en concertation avec des gens qui connaissent et maitrise le sujet, mais comme d’habitude on laisse ça à des bureaucrates qui n’ont que ça à faire, sortir des nouveaux règlements, des nouvelles normes, des nouveaux… … que sais-je encore !
    Bref, devise de l’Europe :
    Pourquoi faire simple alors que l’on a plein de monde pour faire compliqué ?!?
    (faut bien qu’ils méritent leur salaire)

  2. Comme d’habitude les nulocrates qui nous représentent vont nous tirer une balle dans le pied et l’Europe louperas le train de l’innovation et se retrouvera à la ramasse dans quelques années sur ce sujet et c’est notre souveraineté qui en pâtira !

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