ChatGPT : 50% des étudiants de ce professeur ont triché grâce à l'IA

Depuis son lancement en test libre par le public en novembre, l’intelligence artificielle conversationnelle ChatGPT, créée par OpenAI, est vue comme l’avenir du web. La preuve la plus simple de cela est l’investissement massif que prévoit Microsoft sur cette nouvelle technologie, alors que Google nous avait déjà présenté LaMDA à la dernière Google I/O.

Dès lors, le débat public s’est emparé de cette nouvelle technologie pour poser une question extrêmement importante : quel impact ChatGPT aura-t-il sur notre avenir ? Une intelligence artificielle capable d’écrire d’une manière terriblement humaine tout en ayant accès aux connaissances d’internet pourrait avoir des conséquences drastiques, dans certains corps de métiers comme les rédacteurs web par exemple. On ne pensait pas voir les conséquences de l’arrivée de cette technologie si rapidement, et pourtant…

ChatGPT et la triche des étudiants

Le journal lyonnais Le Progrès nous fait déjà part d’un premier cas connu d’utilisation de l’IA chez les étudiants. Un enseignant en handicapologie de Lyon a en effet constaté que 50% de ses étudiants avaient utilisé ChatGPT dans le cadre d’un devoir.

Le professeur s’est rendu compte de la supercherie en constatant qu’une bonne partie des copies rendues étaient très similaires. Si les mots différaient, leurs structures démonstratives et leurs exemples sont restés constamment les mêmes. C’est en se renseignant auprès de ses élèves que l’un d’eux a fini par avouer l’utilisation de ChatGPT dans la rédaction.

Les étudiants n’ont pas reçu de blâme pour cet usage, puisque l’utilisation de ChatGPT et des intelligences artificielles du même acabit n’a pas (encore) été banni par l’école. Le niveau des copies elles-mêmes naviguant entre 10 et 12,5, le professeur a décidé d’attribuer la même note de 11,75 à tous ces travaux. Il semble qu’en se renseignant auprès de ses collègues, il ait fait le constat que ce cas était loin d’être isolé. Les copies sont désormais en possession de la direction.

Le cas de cette université de Lyon est loin d’être isolé. Aux États-Unis, les écoles de New York ont décidé de bannir l’usage de ChatGPT dès l’avènement de la technologie, poussant OpenAI à réagir. L’entreprise a mis en avant la création d’un « signal secret et imperceptible » au sein des textes générés par l’IA afin de pouvoir déterminer à l’avenir les cas de tricherie. Elle promet que ce signal pourra être retrouvé même si une seule petite partie du texte a été créée par l’IA.

Voilà un exemple intéressant de l’impact, mais aussi des faiblesses de l’intelligence artificielle telle qu’OpenAI la conçoit. D’un côté, la note entre 10 et 12,5 établie par le professeur sur ces copies créées avec l’appui de ChatGPT montre les limites de connaissance de ce genre de programmes, qui ne fait finalement que régurgiter un amalgame de créations déjà analysées par son modèle. Et du même temps, il est difficile de considérer ChatGPT comme un véritable outil si celui-ci ne pourra pas être utilisé par les étudiants, ne serait-ce que pour les appuyer dans la rédaction d’un simple morceau d’un écrit plus large.

Une fois que les fantasmes autour de l’intelligence artificielle, un terme aujourd’hui bien galvaudé qui s’est nourri de la science-fiction plutôt que du principe de fonctionnement finalement très mécanique de la technologie, seront derrière nous : à quoi serviront vraiment ces outils ? En admettant en toute honnêteté que les métiers du web -dont nous faisons partie- seront certainement les premiers impactés, on ne peut s’empêcher d’espérer qu’ils ne chercheront pas à remplacer l’humain sur la création ex nihilo… dont il est encore seul capable.