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Chassé-croisé chez les constructeurs de baies

EMC se renforce sur le stockage de milieu de gamme, qu’il avait délaissé jusqu’alors. À l’inverse, ses concurrents ?” HP, IBM et StorageTek ?” montent en puissance. Les fonctions logicielles font l’objet de toutes les attentions.

En matière de baie de disques, les derniers mois ont été riches en annonces chez les constructeurs. En août, EMC a présenté le CX600, destiné aux systèmes ouverts (Unix et NT-2000, par exemple) et ciblant le marché de milieu de gamme et de début de haut de gamme. L’enjeu est stratégique pour la firme, car elle a, jusqu’alors, bâti sa fortune grâce aux grandes baies centralisées Symmetrix. Mais la lutte sera rude avec le nouvel HP, qui occupe déjà la place avec ses baies modulaires Modular Array, issues du rachat de Compaq.Le CX600 triple les performances en entrées-sorties des modèles CLARiiON précédents et offre de 180 Go à 17,5 To de capacité. Capacité qui doublera avec les nouveaux disques Seagate de 146 Go à 10 000 tr/min, avant fin 2002. EMC a soigné l’offre logicielle associée. Le CX600 s’intègre dans les mêmes plates-formes de gestion que les produits CLARiiON ou Symmetrix. Sont également disponibles PowerPath (optimisation des connexions SAN) et MirrorView (réplication entre baies, sous IP). EMC joue, de plus, l’argument du prix, puisque le CX600 coûterait 15 % de moins que l’offre de HP.

Des débits d’E-S doublés

Face à EMC, HP était, pour sa part, monté en gamme, qu’il s’agisse de la puissante série XP ou de l’Enterprise Virtual Array. Cette dernière baie assure 12 To de capacité ?” extensibles à 35 To via des cabinets supplémentaires ?”, des accès à 2 Gbit/s et des fonctions avancées liées à la virtualisation interne (Snapshot et SnapClone, par exemple). Montée en puissance également chez IBM, qui a annoncé, en juillet, les nouveaux modèles 800 et 800 Turbo de sa gamme ESS (Enterprise storage server), dite Shark, grâce à des processeurs plus rapides. Les baies sont fournies avec une connectivité Fibre Channel et Ficon à 2 Gbit/s, pour une capacité brute de 28 To. Le débit d’entrées-sorties double celui de la génération précédente, et la configuration à la volée est possible. Les fonctions logicielles sont accélérées, qu’il s’agisse du mirroring à distance via PPRC (Peer-to-peer remote copy) et via le nouveau PPRC Extended Distance, pour la mise en place de PRA (plan de reprise d’activité). Idem pour le FlashCopy ?” qui évite l’arrêt prolongé des applications pour les sauvegardes, ainsi que pour les copies en arrière-plan.

Surallouer du volume aux applications

Quant à la version Turbo, elle accepte une charge supérieure de 150 %. De son côté, StorageTek a présenté, en août, la nouvelle version de sa baie V960, la V2x Shared Virtual Array, destinée aux PRA. Elle permet de surallouer du volume aux applications, tout en minimisant l’espace disque réellement occupé. L’architecture interne adopte le Fibre Channel (1,6 Gbit/s de bande passante) au lieu du SSA de la V960. Grâce à des disques Seagate de 36 Go à 15 000 tr/min, la baie offre 7,6 To, en environnement mainframe ; et de 4 à 5 To, en environnement ouvert. La baie est fournie avec Snapshot et réplication à distance (PowerPPRC).Des disques de 72 Go arriveront en février, et la connectivité Ficon et Fibre Channel à 2 Gbit/s est attendue pour 2003. Enfin, MTI poursuit sa stratégie de délivrance de services de fichiers NAS en environnement ouvert, via l’architecture StingRay, qui s’appuie sur les SAN-in-a-box de sa série Vivant, et la plate-forme Windows 2000.

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Jean-Pierre Blettner