Passer au contenu

Chaque semaine, Francis Pisani, à San Francisco, épluche la presse américaine

La crise n’effraie pas les surfeurs, aux États-Unis comme ailleursUne enquête réalisée par la société Com Score Networks affirme que la population mondiale des internautes s’élevait…

La crise n’effraie pas les surfeurs, aux États-Unis comme ailleurs

Une enquête réalisée par la société Com Score Networks affirme que la population mondiale des internautes s’élevait à 309 millions en janvier 2002 (le maximum de la fourchette, selon les agrégateurs, pointe à 400 millions), soit une augmentation de 1,3 % par rapport au mois précédent. Ceux qui résident hors des États-Unis sont les plus nombreux ?” 178 millions ?” et leur nombre croît plus vite (2 % par mois). En septembre 2001, 54 % de la population (143 millions) américaine était branchée. Ce qui représente une augmentation de 26 % par rapport au mois d’août 2000. Le nombre de personnes connectées au réseau augmente de deux millions par mois révèle une étude du gouvernement fédéral (National Telecommunication and Information Administration). Les e-mails sont maintenant utilisés par 45 % de la population totale (35 % il y a un an). 174 millions d’Américains utilisent un ordinateur et la proportion est particulièrement élevée chez les jeunes : 90 % des enfants de 5 à 17 ans. Ceux qui l’utilisent au travail (65 millions) sont deux fois plus enclins que les autres à en avoir un chez eux. Conclusion, que l’on voit apparaître de plus en plus fréquemment : la crise n’est pas finie, mais l’internet n’est pas mort. Tout indique même qu’il redémarrera sur des bases plus saines pour un nombre d’usagers encore plus grand qu’au moment où il suscitait le plus d’enthousiasme.

CYBER ATLAS, site, ” U.S. Internet Population Continues to Grow “, 06/02/02 et ” Top Online Properties of January 2002 “, 08/02/02

www.cyberatlas.com

Ces poubelles qui parlent

Le monde américain des affaires sort secoué par l’acharnement des responsables d’Enron et d’Andersen à détruire leurs papiers embarrassants. Les agents du FBI risquent de s’arracher les cheveux avant de recoller toutes les lambeaux de papier qui en résultent. Mais, presque tout est maintenant traité par ordinateur. Or, ceux-ci ont la mémoire tenace, et, tels des magnétophones branchés en permanence, ils sont beaucoup plus près qu’on ne le croit d’enregistrer toutes les pensées et tous les mots de chacun.Peu de dirigeants d’entreprise sont conscients des restes de leurs e-mails: copies conservées sur leur PC, sur le serveur de leur société et sur les machines de certains fournisseurs d’accès. Pour le reste, détruire un document en le jetant dans la corbeille à papier revient simplement à éliminer le pointeur conduisant à la portion de disque dur sur lequel il est écrit. Pour l’effacer vraiment, il faut écrire un nouveau texte sur la même portion. Même ainsi, certains logiciels permettent de récupérer des fragments de document. La destruction est généralement considérée comme efficace à la quatrième réécriture. Le Pentagone considère, lui, qu’il en faut sept. Et, si certains programmes promettent d’effacer toute trace embarassante, aux États-Unis, où les e-mails ont valeur de preuve devant les tribunaux, la destruction de documents susceptibles d’être requis dans une affaire judiciaire est un délit.

News.com, site, ” Computers Hinder Paper Shredders “, 04/02/02

www.news.com

Detroit attaché à son essence

Le San Francisco Chronicle s’indigne du mépris dont fait preuve Detroit, la capitale de l’automobile, à l’égard d’une technologie californienne qui permet de réduire de moitié la consommation d’essence. George Bush encourage le développement de véhicules fonctionnant à l’hydrogène combustible, mais leur mise en circulation n’est pas pour demain et, pendant ce temps, l’essence reste reine. La technologie hybride développée par l’Université de Californie à Davis choisit entre l’électricité et l’essence selon les conditions de circulation. En ville, elle privilégie l’électricité et, au-delà de 90 km/h, elle passe automatiquement à l’essence. Un véhicule ainsi équipé coûte 20 % plus cher mais il permet de réduire la consommation de pétrole de 75 % et les émissions polluantes de moitié. Le patron du projet en a remis un prototype à General Motors, qui l’a remisé au fond d’un garage. Motifs invoqués par GM : les usagers ne s’intéressent pas aux économies d’énergie et il est coûteux de modifier les usines.Le quotidien de San Francisco craint que Japonais et Sud-Coréens ne soient, eux, intéressés. Ils semblent être prêts à sortir un modèle hybride avec lequel ils pourraient simposer sur les marchés asiatiques et européens avant de pénétrer aux États-Unis.Quand il sera trop tard pour que Detroit réagisse.

San Francisco Chronicle, quotidien, ” Detroit Falls Asleep at the Wheel “, 04/02/02

www.sfgate.com

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


La rédaction