L’héritage des dot-com
Beaucoup de rêves ont avorté. D’immenses fortunes ont été englouties. Mais tout n’a pas été vain. L’héritage de la folie internet est loin d’être négligeable. On lui doit l’accès à une multitude d’informations, le recours croissant à l’e-mail, la possibilité de réaliser ses achats en ligne, une toile de plus en plus sophistiquée et une main d’?”uvre particulièrement qualifiée. Tel est le bilan que tire l’un des deux grands quotidiens de la baie de San Francisco, berceau de ladite révolution, qu’ailleurs on a tendance à enterrer avec un plaisir non feint. Vu de la Silicon Valley, le bien le plus précieux semble être l’expérience acquise en un temps record. Les erreurs des dirigeants d’entreprise, la folie des investisseurs n’ont pas d’excuse. Mais tout l’argent utilisé a permis d’ouvrir en grand des portes qui seraient longtemps restées entrebâillées. Ainsi, la conception que nous avons de l’accès à l’information ne serait pas la même si les crédits pour la toile avaient été attribués au compte-gouttes. “La bonne nouvelle est que nous avons fait un grand pas en avant dans le sens de l’accès universel à la connaissance”, estime Brewster Kahle, fondateur de l’Internet Archive, qui s’efforce de garder en mémoire des traces de l’histoire de la toile.THE SAN FRANCISCO CHRONICLE, quotidien, 21/01/02 “The Money Thrown at Dot-coms Left Something Behind : Expertise, E-mail and Shoppers at the Keyboard. “, www.sfgate.com
P to P, anthrax et affaires
Intel et Microsoft ont annoncé leur participation à un projet d’informatique distribuée (P to P) pour aider des chercheurs britanniques dans l’analyse de 3,5 milliards de molécules, en vue de développer un médicament efficace contre la maladie du charbon. Le principe est connu : il consiste à utiliser le pouvoir de milliers d’ordinateurs travaillant en parallèle quand leurs propriétaires ne s’en servent pas. Seti-at-home, premier projet de cet ordre, cherchait à détecter des signes de vie dans l’univers. La même technologie a été utilisée pour la lutte contre le cancer. Les motivations commerciales directes ne sont pas absentes. Le projet est piloté par United Devices, société texane, qui espère convaincre les labos pharmaceutiques des vertus de son logiciel pour l’informatique de point à point. Victime de la crise, le P2P gagne du terrain dans les entreprises, qui y trouvent un moyen d’acquérir une puissance de calcul supérieure à celle des superordinateurs.THE MERCURY NEWS, 22/01/02, “PCs Linked to Seek Cure For Anthrax “, www.siliconvalley.com
Monopole et lobbying
L’American Antitrust Institute a porté plainte contre le Département de la Justice et contre Microsoft. Il les accuse d’avoir “ignoré de manière délibérée les exigences de divulgation prévues par la loi Tunney ou d’avoir fourni des informations incomplètes ou trompeuses “. Il s’agit d’une loi de 1974 qui contraint les entreprises impliquées dans des affaires de violation de la loi anti-trust à donner un compte-rendu détaillé de leurs activités politiques. Microsoft a bien rendu un rapport sur le sujet, mais il n’y est pas question des contacts entre Steve Ballmer, président de la société et Dick Cheney, vice-président des États-Unis. Le propre rédacteur de la loi, l’ex-sénateur démocrate John Tunney, a déposé une plainte allant dans le même sens. Il écrit notamment que “les exigences de divulgation ont été conçues pour contribuer à garantir qu’aucun accusé n’obtienne, par ses actions politiques, ce qu’il ne peut pas obtenir dans un processus légal “. M. Tunney a précisé que cela incluait les contacts avec tout membre de l’exécutif, du législatif ou du judiciaire par tout avocat, lobbyiste ou dirigeant d’entreprise. La nouvelle a moins intéressé les médias que le procès intenté au même moment par AOL-Time Warner, un autre géant qui n’hésite pas à bloquer toute communication entre ses systèmes de messagerie instantanée et ceux de ses concurrents.THE WALL STREET JOURNAL, quotidien, 25/01/02, “Author of Antitrust Law Says Microsoft Failed to Comply With Lobbying Curbs “, www.wsj.com
AOL, Alaska, “gorilles”
Brèves relevées dans ce quotidien de l’intérieur :
1. Les habitants de l’Alaska sont les meilleurs clients d’e-commerce. En raison des conditions climatiques. Les États dont la population a le plus dépensé en ligne en fin d’année se trouvent au nord : l’Alaska, le New Hampshire et le Connecticut.
2. 1 300 dot-com ont été acquises pour 40 milliards de dollars par quelques compagnies. Et ces “gorilles” (Yahoo, Ebay et Vivendi), devraient continuer en 2002 d’après Webmergers.com, site spécialité dans ce genre dactivités.MINNEAPOLIS STAR TRIBUNE, quotidien, 28/01/02, “Ratings : AOL the Champ “, www.startribune.com
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