La carte SD a fait son temps : si le format de cartes mémoire le plus célèbre et hégémonique de l’histoire de la photo numérique va continuer d’officier dans les appareils d’entrée de gamme, un nouveau standard arrive dans les appareils les plus haut de gamme. Son non ? CF Express. Ses avantages ? Plus de solidité, plus de rapidité, plus de capacité et moins de latence. Rien que ça !
Du point de vue physique, la norme CFexpress prévoit trois format dont un, le Type B, n’est rien de moins que la copie conforme d’un standard déjà existant : le XQD. Un type de carte jusqu’ici uniquement utilisé dans les reflex haut de gamme de Nikon mais qui commence à arriver dans les hybrides à capteurs plein format non seulement de Nikon mais aussi de Panasonic. Cette ressemblance physique au XQD n’est pas fortuite : tous les hybrides compatibles XQD – Nikon Z7 et Z6, Panasonic S1 et S1R – embarquent un contrôleur mémoire compatible avec le CFexpress. Car pour les industriels de la photo, il est acté qu’il s’agit là du standard du futur.
La puissance du PCI Express
Le problème des standards pros actuels que sont le Compact Flash et le CFast est qu’ils se basent sur de vieux protocoles – ATA pour le premier, SATA pour le second – qui plafonnent en termes de débits. Ce qui était limite pour la 4K, notamment en RAW, devient impossible pour la 8K qui arrive à grand pas.
Le CFexpress, comme le XQD avant lui, s’appuie sur le standard PCI Express (PCIe), un protocole bien plus rapide que le SATA. Dans la dernière révision (2.0) le CFexpress s’appuie sur le PCIe de 3e génération PCIe et prend en charge la norme de puces mémoires NVMe 1.3. Avec comme bénéfices des débits à faire pleurer les utilisateurs de cartes SD : dans les cartes de format Type B qui nous intéresse dans la photo, les performances maximales théoriques poussent à 2 Go/s ! Dans le plus gros format de Type C – qui semble cibler les caméras professionnelles – ce débit est doublé à 4000 Mo soit 4 Go par seconde, soit 240 Go/min. De quoi encaisser les débits de la 8K RAW sans broncher.
Solidité et ergonomie
Outre les performances, la carte CFexpress de type B a un autre avantage sur la SD : la résistance. Reprenant le format physique de la XQD, elle est plus épaisse et bien plus solide. Sa plus grande rigidité la protège bien plus de la pression et de la torsion, et ses connecteurs sont aussi protégés. S’appuyant sur les années d’existence de la SD, les créateurs de la XQD ont créé le format en gardant en tête les différentes manipulations d’insertions et retraits des cartes dans les appareils et autres lecteurs de cartes.
Autre avantage : l’ergonomie de l’engin. Plus imposante que la SD tout en étant bien plus compacte que la Compact Flash qu’elle a tenté de remplacer, la XQD – et donc la CFexpress – est plus facile à manipuler et moins facile à perdre. Des « détails » d’importance quand on se retrouve à jongler avec plusieurs cartes sur le terrain.
Le SD n’a pas dit son dernier mot
Dans les appareils photo de type hybride professionnel à plus de 2500 €, il semble presque acquis que la CFexpress a un bel avenir devant elle. Nikon et Panasonic sont déjà dans la barque, et si on attend de voir la réponse de Canon et Sony (qui a notamment produit des cartes XQD pour les premiers appareils Nikon compatibles), il n’y a pas encore de concurrent réel face à la CFexpress qui leur permette de s’en passer. Mais dans les boîtiers plus grand public, la SD devrait garder sa place, notamment grâce à la SD Express (schéma ci-dessus).
Pour les boîtiers de pros du futur avec des rafales de l’espace – qui dépassera les 20 images par seconde de l’Alpha A9 ? – ou de la vidéo 4K/8K en RAW, la CFexpress est promise à un bel avenir.
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