Lors du dernier forum européen de Samsung à Monaco, les tout derniers haut-parleurs ultra-design WAM7500 de Samsung étaient présentés sur scène par un français, Pascal Brunet. Il est « principal engineer » (ingénieur en chef) au sein du Samsung Audio Lab, une toute nouvelle structure chez Samsung. Nous l’avons rencontré quelques minutes après son intervention.
Très haut placé
Ce français est arrivé chez Samsung au cours de l’été 2014, directement propulsé « numéro 2 » du principal centre de recherche audio de Samsung. « Avant, les laboratoires étaient un peu disséminés chez Samsung, il n’y avait pas d’endroit où se concentraient l’ensemble des compétences et des moyens. Ce centre a été créé début 2014 aux États-Unis parce qu’ils [Samsung] voulaient profiter des ingénieurs américains qui sont très en pointe dans le domaine, en particulier les gens de JBL et Harman Kardon. » explique Brunet. Son chef direct, Allan Devantier, un canadien, est d’ailleurs un ancien de Harman Kardon, qui « a créé beaucoup de laboratoires d’acoustique pour JBL ».
« On a créé le laboratoire de toutes pièces, en partant de zéro, avec deux grandes chambres sourdes, deux chambres d’écoute standardisées dont l’acoustique est parfaitement contrôlée, ce qui nous permet de faire des écoutes comparatives entre produits » précise Brunet.
Passionné de musique électronique
Le parcours de Pascal Brunet est tout sauf linéaire. C’est d’abord un passionné de musique électronique : « Oui je suis mélomane, j’ai pratiqué la musique électronique avec le GRM [Groupe de Recherche Musicale] à Radio France pendant un moment, c’était sympathique. J’aime bien la musique expérimentale à vrai dire, Jean-Michel Jarre, et même pire que ça : Pierre Henry, Bernard Parmegiani… ». On vous rassure, il aime aussi Daft Punk, particulièrement leur album Homework.
Moitié artiste, moitié geek, Brunet commence donc par des études d’ingénieur du son au début des années 80 au sein de la prestigieuse école Louis Lumière de Paris. Il poursuit aux laboratoires centraux du cinéma (Commission Supérieur Technique) pour certifier les standards de qualité des salles de cinéma. Il bifurque ensuite dans une société danoise de mesure industrielle du son, afin de mesurer les problèmes de son et de vibrations « principalement dans les trains et les voitures ». Il oublie vite un « court passage dans l’informatique générale qui ne [lui] a pas trop plu », et part pour les États-Unis. « J’ai rejoint une entreprise américaine de contrôle de qualité de haut-parleurs à Boston, où je suis resté 10 ans. J’y ai terminé un doctorat à l’université Boston NorthEastern. »
Il rejoint enfin le Samsung Audio Lab il y a 6 mois, pour y travailler sur des questions de distorsions non linéaires, « ce qui était justement mon sujet de doctorat ». Installé à Pasadena, il en profite d’ailleurs pour revenir à ses premières lubies : « aujourd’hui j’ai pris contact avec des artistes américains locaux, pour faire des orchestres de haut-parleurs ! ».
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