Ces producteurs qui osent la télévision en ligne

Complet sombre et chemise blanche, une gueule de gendre idéal, Fabrice Orlando est le clone parfait de son illustre patron, Jean-Luc Delarue. À ceci près qu’il ne présente aucune émission, et produit des programmes diffusables sur des supports plus innovants que la télévision hertzienne : internet, intranet, câble, satellite, TV interactive, UMTS et bornes interactives.DG adjoint de Réservoirnet, filiale de la société de production Réservoir Prod, Fabrice Orlando intègre ses fonctions fin 1999, quelques mois avant la création officielle de la société, en mars 2000. Son savoir-faire reconnu (producteur exécutif sur Europe 1, il dirige ensuite les productions de Velvet Jungle, MCM et Disney Channel France), son amitié déjà ancienne avec Jean-Luc Delarue (croisé à Europe), et sa récente expérience américaine (l’homme revient de San Francisco, où il s’est frotté à la télévision interactive pour World Media Group) en font une recrue de choix.Entouré de 25 personnes, Fabrice Orlando coordonne les moyens nécessaires à la réalisation de programmes courts (moins de dix minutes), interactifs (nombreux hyperliens vidéos) et pérennes : “Toute la difficulté est de produire des programmes de flux qui deviennent des programmes de stock dès lors que les archives sont consultables”. Une dizaine de productions ont d’ores et déjà trouvé preneurs (Disney Channel France, Caramail, Wanadoo, Clicvision) et une cinquantaine d’autres sont prêtes à être installées dans les tuyaux… en un temps record.” Lorsqu’on produit pour la télévision, le temps de travail sur une émission dépasse souvent les trois mois, constate Fabrice Orlando. En théorie, sur le net, nous pourrions produire en quelques jours et permettre une diffusion immédiate, les sites web n’étant pas assujettis à de strictes grilles de programmes. “Mais les diffuseurs font traîner : ” Contrairement aux producteurs de Réservoir Prod, mes interlocuteurs ne sont pas forcément des gens d’image, mais plutôt des directeurs de la communication ou du marketing : il faut les convaincre du retour sur investissement de nos contenus, en terme de notoriété, d’audience ou de commerce électronique. Et cela prend du temps !“.Et défier les Cassandre qui prétendent que les problèmes de débit ou de qualité d’images sur le web sont des handicaps. ” La vidéo de présentation de notre site, en 16/9e, avec 49 points d’interactivité, une fluidité et une lumière “cinéma” prouvent tout le contraire. ” Plus que jamais sur la toile, le producteur est un commercial autant qu’un créatif !