Ne vous y trompez pas. Avec son outil flambant neuf en phase de lancement, Numsight n’est pas une start-up comme les autres. Ce n’est pas non plus un nouveau venu dans l’univers du data mining. La société suisse avait une première vie dans le domaine de la compréhension des besoins des clients, la consumer intelligence. Jean-Christophe Personnat, directeur administratif et financier de Numsight, sacrifie au rituel de la définition : le data mining regroupe toutes les méthodes d’analyse des informations contenues dans les bases de données des entreprises, et notamment celles qui concernent leurs clients ou prospects. “Notre métier est d’exploiter ces informations pour mieux comprendre les différents segments de clientèle afin d’optimiser l’offre marketing. Une quantité d’analyses mathématiques et statistiques permettent d’identifier ce qui est important, c’est- à-dire statistiquement significatif“, résume Jean-Christophe Personnat.Pour le dirigeant de Numsight, sur internet, “il n’y a pas de visualisation du client. Beaucoup d’internautes passent sur un site et s’en vont. C’est une énorme perte d’efficacité, surtout dans des business modèles où, justement, on investit beaucoup pour se faire connaître. Réussir à comprendre comment les visiteurs fonctionnent sur un site, pourquoi ils s’en vont sans passer à l’acte, représente un énorme enjeu“. D’où la démarche de Numsight : “Nous nous sommes dit qu’il y avait là un créneau potentiel de marché : aider les entreprises qui ont des sites internet à convertir leurs internautes en clients “.En termes d’organisation, la société suisse a opté pour la différenciation de deux modèles : le conseil et le logiciel. “Le conseil, c’est un métier d’hommes et de femmes, une question de relations humaines, de service adapté aux besoins de clients. Passer du conseil au développement de logiciel n’est pas évident. Nous nous sommes très vite rendus compte que les deux métiers étaient radicalement différents en termes de modèle économique “, explique Jean-Christophe Personnat. D’où la séparation, en octobre 2000, des deux activités. La partie software a conservé le nom Numsight. Basée en Suisse, depuis ses débuts, la société vient d’ouvrir une filiale à Paris et projette une ouverture prochaine au Canada.
Du conseil au logiciel
“Il est clair que si on n’avait pas eu des dizaines d’années d’expérience dans ce domaine, on n’aurait jamais pu faire le software. Si on était parti de zéro, on n’aurait pas les mêmes résultats “, note le porte-parole de Numsight. L’activité logiciel a d’ailleurs été financée, au début, par l’activité du conseil, qui a aussi fourni ses premiers collaborateurs. “On a également acquis des compétences à l’extérieur, notamment en matière d’intelligence artificielle “. Un personnel qualifié venu tout droit de Business Objects, un développeur de solutions logicielles d’aide à la décision, axées sur le commerce électronique. Maxeem est né de cette alchimie. Le logiciel de Numsight fournit les outils pour comprendre ?” voire anticiper ?” le comportement des internautes, afin de les transformer en visiteurs actifs. Autant dire que son fonds de commerce est plutôt large. Sont susceptibles d’utiliser Maxeem “des sites internet de tout type “, précise Jean-Christophe Personnat. Ce logiciel de data mining ratisserait, en conséquence, au-delà de la cible traditionnelle des outils de sa catégorie, pour toucher aussi bien les sites de commerce électronique que les administrations ou les médias en ligne.“Un de nos avantages concurrentiels réside dans notre capacité à pouvoir visualiser et analyser, en temps réel, le cheminement des internautes et comprendre leurs différents besoins, déclare le dirigeant de Numsight. Cela permet de réagir en direct. Quand on s’aperçoit qu’ils vont prendre une mauvaise direction, on peut essayer de les remettre sur le bon chemin. ” Cette technologie, protégée par plusieurs brevets, donne à Numsight, de son propre aveu, “une petite avance “. “Ce n’est pas éternel, mais pas négligeable non plus “, se satisfait-on au sein de la start-up helvétique.
Un filtrage des informations
Autre particularité de l’outil Numsight, la gestion des problèmes de stockage inhérents à la manipulation de gigantesques masses de données. Pour faire face à cette question cruciale, les dirigeants de la société invitent leurs clients à “être malins“, par exemple, en définissant en amont le type d’informations qu’il est pertinent de conserver. Il ne s’agit pas de comprimer les données, mais de les filtrer selon leur intérêt et leur degré de pertinence.
L’outil Numsight apporte au directeur marketing “des lunettes très puissantes qui lui permettent de faire le tri dans un tas d’informations qui se déversent en continu, de visualiser et de comprendre l’évolution du comportement du consommateur sur son site“. Et ceci, assure-t-on chez Numsight, sans déposer de cookies, ces petits mouchards placés par un site internet sur le disque dur de l’internaute. “Mais sur une base de test, on posera quelques questions à quelques personnes. Cela nous permettra d’établir une typologie des besoins des gens. “La sortie commerciale de Maxeem est prévue en juin, mais une première offre est proposée dès à présent pour permettre aux clients potentiels de tester l’efficacité du produit, sa facilité de mise en place, pour un coût promotionnel. Pas d’achat de licence, mais une “stratégie de prix progressif ” (à partir de 900 euros, soit 5 900 francs). Numsight mise aussi sur des partenariats avec des intégrateurs de logiciels et, à court terme, sur l’internationalisation, notamment avec l’ouverture prochaine de sa filiale en Amérique du Nord. L’objectif de chiffre d’affaires pour 2001 est relativement modeste, de l’ordre d’un million d’euros.
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