Passer au contenu

Ces gadgets qui passent du rang de gadget à celui de terminaux d’accès aux applications d’entreprise

Des systèmes qui se répandent sauvagement dans l’entreprise, sur lesquels les utilisateurs installent eux-mêmes des applications et transfèrent des données stratégiques ? Un air de déjà-vu…

Des systèmes qui se répandent sauvagement dans l’entreprise, sur lesquels les utilisateurs installent eux-mêmes des applications et transfèrent des données stratégiques ? Un air de déjà-vu ! Cela rappelle en effet le phénomène PC durant les années quatre-vingt. Mais il s’agit cette fois des assistants personnels numériques (PDA) et autres ordinateurs de poche fonctionnant sous Palm OS, Windows CE, ou Epoc 32. Des machines qui, comme naguère les postes de travail, passent du rang de gadgets ?” ou, au mieux, d’outils de productivité personnelle ?” à celui de terminaux d’accès aux applications d’entreprise. Mais à quel prix ? Et le Gartner Group de se fendre d’une étude sur le coût total de possession de ces appareils. Sensiblement comparable pour Palm OS et Windows CE, il atteindrait cinq ou six fois leur prix d’achat. Du moins, dans le cas où l’on ne met pas en place une démarche et une infrastructure d’administration.

Des systèmes non conçus pour être administrés

La solution administration est d’ailleurs loin d’être évidente quand on sait que ces appareils ont été conçus comme des outils personnels, que l’utilisateur final gère lui-même via son PC, par le biais d’un mécanisme de synchronisation élémentaire ?” HotSync chez Palm, ActiveSync chez Microsoft. Les opérations sont assez simples lorsqu’elles sont réalisées individuellement et qu’elles ne concernent que les données d’applications bien identifiées ?” typiquement, les outils de gestion d’informations personnelles (agenda, carnet d’adresses, etc.). Mais, multipliées par le nombre d’utilisateurs et d’applications plus spécifiques, ce sont des centaines d’heures passées en manipulations techniques, et donc perdues pour l’entreprise.Pour décharger les utilisateurs de ces tâches coûteuses tout en les structurant et en les fiabilisant, une démarche d’administration centralisée doit spécifier, pour chacun d’eux, les données à synchroniser et les applications à installer. Il s’agit également de vérifier, avant les transferts, que la configuration matérielle et logicielle du PDA est compatible avec ces opérations. Le cas échéant, une correction doit être apportée, qui consistera, par exemple, à effacer certains fichiers ou à installer une nouvelle version du système. En effet, l’utilisateur a pu lui-même ajouter des applications ?” par exemple, via le port infrarouge de sa machine ?” qui laissent trop peu de place mémoire. Ou peut-être ?” absent lors de la dernière mise à jour majeure ?” ne possède-t-il pas la bonne version du système.La solution : une infrastructure d’administration centralisée, de préférence basée sur une technologie de synchronisation directe via un serveur, sans passer par l’étape intermédiaire que constitue le PC de l’utilisateur. Début 1999, Palm a bien présenté HotSync Server, le pendant serveur de HotSync, mais il n’est toujours pas disponible en France. Tandis que Microsoft a décidé de s’en remettre aux éditeurs tiers. Et il a fallu attendre cette année pour voir se multiplier chez ces derniers des outils réellement adaptés à l’administration d’un parc entier, éventuellement hétérogène, de machines tournant sous Palm OS ou Windows CE, et, plus rarement, sous Epoc 32.

Des fonctions similaires aux outils pour PC

Tout en s’adaptant aux mécanismes de communication et aux formats de fichiers très particuliers des PDA, ces produits d’administration couvrent des fonctions comparables à leurs homologues ciblant les PC : télédistribution, inventaire, contrôle des configurations, remontée d’événements, exécution de scripts. Sur ces systèmes, ces tâches d’administration se confondent avec la problématique du transfert des données applicatives. L’outil d’administration peut parfaitement s’en charger quand elles prennent la forme de fichiers, qui seront vus comme des ” packages ” de télédistribution. Mais lorsqu’il s’agit de synchroniser une base de données locale avec un serveur distant, l’utilisateur doit, en principe, initier lui-même le processus. Les agents ou serveurs de certains outils d’administration sont toutefois capables de le faire à sa place. Ces outils se révèlent alors complémentaires des serveurs de synchronisation de données de Centura, Oracle, IBM, Sybase ou Microsoft, qui réalisent l’interface entre un SGBD pour PDA et un serveur de base de données. Seule exception : l’outil d’administration XTNDConnect Server, d’Extended Systems, intègre son propre mécanisme de synchronisation, qui fonctionne entre IBM DB2 Everywhere (un micro-SGBD ciblant Windows CE, Palm OS et Epoc 32) et n’importe quel serveur de base de données compatible ODBC.

Gérer la nature ponctuelle des connexions

Les opérations d’administration et de synchronisation ne peuvent être réalisées que lorsque les machines sont connectées. Ce qui, par nature, est rarement le cas des PDA ?” du moins, en attendant qu’ils soient dotés d’interfaces GPRS ou, plus tard, UMTS. On retrouve donc la même problématique que pour les PC portables confiés à des personnels itinérants : les opérations de mise à jour et de vérification sont définies de façon centralisée, mais réalisées au fur et à mesure que les utilisateurs se connectent.On ne s’étonnera donc pas que les premiers outils d’administration ciblant Palm OS et Windows CE aient été des produits initialement conçus pour gérer des parcs de PC portables, comme Mobile Automation 2000 (de l’éditeur du même nom) et Afaria (de Xcellenet). Ils ont été concurrencés par des fournisseurs ayant décidé de se concentrer sur ces petits systèmes, tels Extended Systems et Aether Systems. L’offre de ce dernier a d’ailleurs été reprise par Palm France, en attendant la disponibilité de HotSync Server, dont les fonctionnalités sont, de toute façon, plus restreintes. Plus récemment encore sont arrivés Computer Associates et Tivoli, les deux poids lourds de l’administration de systèmes et de réseaux, pour lesquels Palm OS, Windows CE et Epoc 32 ne sont que trois systèmes clients supplémentaires. Hormis Extended Systems et Aether Systems, tous ces fournisseurs partent du principe ?” très sain ?” qu’il n’y a pas de raison d’isoler l’administration des PDA de celle des PC portables, voire des fixes.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Thierry Lévy-Abégnoli