De l’affaire de l’iPhone de San Bernardino à la débâcle du Galaxy Note 7, l’année qui s’achève a été incroyablement riche en événements et nouveautés high-tech. On fait un point (forcément non exhaustif !) en vous souhaitant d’excellentes fêtes de fin d’année !
L’affaire de i’Phone de San Bernardino
C’est un bras de fer autour de la vie privée qui a secoué toute la Silicon Valley en ce début 2016. D’un côté le FBI, en possession de l’iPhone verrouillé et chiffré d’un terroriste de la tuerie de San Bernardino. De l’autre Apple, qui a refusé de fournir les moyens techniques pour accéder au contenu de l’appareil. Au début 2016, Tim Cook himself signera une lettre expliquant son refus de créer une porte dérobée dans l’iPhone. Et sa volonté de défendre le chiffrement, afin de préserver la vie privée de chacun « face aux hackers et aux criminels ».
L’affaire a eu d’énormes répercussions. Les géants de la tech ont fait bloc. Google, Microsoft ou Facebook ont pris position pour la marque à la Pomme. Mais de nombreux politiques, aux Etats-Unis comme en France, ont étrillé Apple… A l’image de Donald Trump, appelant sur Twitter à un boycott de la marque. Apple n’a pas cédé, obligeant le FBI a faire appel à de mystérieux hackers pour finalement parvenir à ses fins.
Cette affaire a remis un débat tendu sur le chiffrement sur la table, entre entreprises high-tech encore échaudées par les révélations d’Edward Snowden et gouvernements en lutte contre le terrorisme. Un débat loin d’être terminé, avec l’arrivée prochaine de Trump à la Maison Blanche…
Le Galaxy S7, le smartphone qui efface la concurrence
L’année avait bien commencé pour Samsung. Présenté à l’occasion d’une conférence grandiose au Mobile World Congress, le Galaxy S7 n’était peut-être pas le smartphone le plus innovant du salon. Son frère ennemi LG avait notamment surpris, avec son G5 et la promesse d’un mobile modulaire. Or ni LG, ni HTC, ni Huawei ne sont parvenus à égaler avec leurs flagships respectifs l’excellence du haut de gamme de Samsung, qui s’est imposé comme LE smartphone Android de 2016, comme nos tests le montrent. Puissant, excellent en photo, autonome, étanche… Cet appareil réunit le meilleur des technos. Samsung aurait pu en rester là. Malheureusement, il y a eu… le Note 7.
AlphaGo terrasse Lee Sedol, l’IA entre dans une nouvelle ère
Un match en cinq manches et un seul vainqueur, avec au bout du compte un chèque d’un million de dollars pour le gagnant. C’était la proposition faite à Lee SeDol pour une rencontre. Mais le champion de Go devait confronter un adversaire un peu particulier, l’intelligence artificielle AlphaGo, développée spécialement par les petits génies de Deepmind, les experts en intelligence artificielle de Google. Après avoir perdu les trois premiers matchs, Lee Sedol avait réussi à surprendre l’IA et à remporter une manche, pour sauver l’honneur dans un combat qui est rapidement devenu celui de l’Homme contre la machine.
Si ces rencontres ont été très médiatisées, l’année 2016 a vu une véritable explosion de l’utilisation et de la mise en avant de l’intelligence artificielle. Google se définissant même comme une société où l’IA est au cœur de tout. Lors de la WWDC, Apple a également commencé à communiquer sur la présence de fonctionnalités rendues possibles par des intelligences artificielles dans iOS 10. Sans oublier Microsoft et son assistant Cortana ou encore NVIDIA et ses puces optimisées pour l’IA.
L’arrivée des robots conversationnels
Les bots conversationnels sont-ils le futur des interfaces homme-machine ? Cette année, tous les géants du web ont en tout cas tenté de nous le prouver. Facebook a intégré des robots à Messenger depuis quelques mois, Google a lancé Assistant et à la conférence Build, Satya Nadella, le patron de Microsoft, a carrément lancé que « Les bots sont les nouvelles applis ». Et a dévoilé une palette d’outils maison pour intégrer des bots à Skype ou d’autres outils de messagerie.
Ces robots logiciels sont en effet prometteurs. Ils pourraient nous assister au quotidien pour bien des choses (commerce en ligne, réservations, lecture des actualités…) par une simple conversation en langage naturel. Reste que pour l’instant, aucune killer app n’a encore émergé.
HTC Vive, Oculus Rift, PSVR : L’année de la réalité virtuelle
On les attendait de pied ferme, ils sont là. Cette année, la réalité virtuelle a pris corps, grâce -notamment- au lancement de l’Oculus Rift, du HTC Vive. L’énorme casque et les géniales manettes du Vive nous ont immédiatement convaincus… Mais on est encore très loin d’un succès massif, pour des raisons diverses. D’abord, le prix de ces engins, extrêmement élevé, auquel il faut ajouter celui d’un PC de joueur. Il y a ensuite les jeux, qui sont à la fois peu nombreux et vite répétitifs. En fin d’année, un autre acteur de poids est entré dans la danse : Sony, avec son Playstation VR. Un casque beaucoup plus accessible, mais également bien moins ambitieux, qui pourrait toutefois rendre la VR mainstream. On a hâte de savoir combien il s’en est vendu à Noël…
La folie Pokémon Go
Lancé au début juillet aux Etats-Unis et quelques semaines plus tard en France, Pokémon Go a peut-être été LE phénomène tech de l’année. L’astucieux jeu mobile, développé par Niantic, est devenu un succès international en l’espace de quelques heures seulement. Avec une promesse géniale : faire du monde réel un immense terrain de jeu. Combinant des technos intéressantes (réalité augmentée, géolocalisation) avec l’univers ultra-populaire des monstres de poche, Pokémon Go a dépassé les 130 millions de téléchargements en un mois, les 500 millions en deux mois ! Un record historique. Au coeur de l’été, des hordes de joueurs investissent les rues smartphone en main, batterie externe en poche, pour chasser les quelques 150 créatures du jeu. Jusqu’à provoquer des scènes hallucinantes.
Passée l’excitation des débuts, Pokémon Go a perdu des millions de joueurs. Il faut dire que son gameplay répétitif, le manque d’options en multijoueur, et les conditions météo ont pu lasser. Mais Niantic n’a pas dit son dernier mot, et continue de faire évoluer son jeu. De nouveaux modes multi, des tournois et de nouveaux monstres sont au programme pour l’année prochaine.
La catastrophe industrielle du Galaxy Note 7
Ce devait être l’iPhone 7 killer… Le Galaxy Note 7 a plutôt été une catastrophe industrielle pour Samsung. Lancée dans l’urgence pour couper l’herbe sous le pied d’Apple, la superbe phablette avait pourtant tout pour plaire. Mais fin août, quelques jours seulement après sa commercialisation, des premiers cas d’explosions sont recensés. D’abord en Chine, puis aux Etats-Unis… Samsung réagit vite, mais mal. Pensant qu’il s’agit d’un souci lié à un modèle de batterie particulier, il rappelle les smartphones fautifs et propose un échange contre un Note 7 doté d’une batterie sensée être saine. Las ! Eux aussi sont victimes d’ignitions impromptues. Samsung finira par rappeler tous les Note 7 et fera une croix définitive sur l’appareil. Un désastre financier… et pour son image de marque.
Avec le Pixel, Google devient un vrai fabricant de hardware
Que retenir de l’année Google ? Peut-être l’arrivée d’un nouveau smartphone pas tout à fait comme les autres. En présentant le Pixel au début octobre, Google a montré qu’il faudrait désormais compter sur lui en tant que fabricant de matériel. Avec une idée derrière la tête : proposer un terminal résolument haut de gamme pour aller chercher des poux dans la tête… d’Apple, comme nous le confiait récemment le patron d’Android, Hiroshi Lockheimer. On attend toujours cependant son lancement en France, retardé par l’absence d’une version française d’Assistant, le compagnon numérique qu’il intègre.
Le Pixel était le produit idéal pour lancer Made By Google, une initiative qui vise à multiplier les produits frappés d’un G. Google ne s’est donc pas contenté de lancer un smartphone cette année. Il est aussi entré, avec Home, sur le marché naissant des assistants domestiques, a commercialisé DayDream View, un casque VR, a lancé une version 4K du Chromecast ainsi qu’un routeur Wi-Fi. Autant de produits qui montrent qu’il faudra désormais compter avec lui.
Sony et Microsoft, deux géants, quatre nouvelles consoles
Le début d’année 2016 bruissait de rumeurs. Sony et Microsoft allaient annoncer une, puis deux nouvelles consoles de salon, moins de trois ans après le lancement de leur PlayStation 4 et de leur Xbox One.
Dans les faits, Microsoft a annoncé une Xbox One S, console plus compacte et capable de lire des Blu-ray 4K, qui est sortie le 2 août dernier en France. Mais le géant de Redmond a surtout levé le voile sur son projet Scorpio, une console qui affiche 6 Teraflops de puissance de calcul, quand la dernière-née des cartes NVIDIA, la GTX 1080, atteint un colossal 9 Teraflops. Elle ne sortira toutefois que l’année prochaine.
De son côté, Sony n’est pas resté sans rien faire. Le géant japonais a laissé passer le gros de l’été avant de lancer une PS4 Slim affinée en septembre puis de lancer sa PS4 Pro, une console deux fois plus puissante que la PlayStation 4 première du nom et qui est taillée pour le jeu en 4K (ou presque).
En mettant à jour leur console en cours de cycle de vie, Microsoft et Sony ont brisé cette année une vieille tradition, qui prouve que ces plate-formes sont de plus en plus à considérer comme des PC, soumis à l’obligation de suivre la progression du matériel au fil des années. Microsoft joue particulièrement cette carte des univers interpénétrés, avec un Windows 10 et des applications universelles (des jeux, en l’occurrence, principalement) présents aussi bien sur Xbox One que sur PC.
Nintendo : réorientation et retour aux affaires
La Wii U ? Un échec commercial. Le jeu sur mobile ? Un concurrent lointain incompris. L’année 2016 aura vu Nintendo prendre un nouveau virage. Tout d’abord avec Miitomo, une application sociale un peu bizarre, première tentative prudente de Nintendo dans le monde du mobile. Ensuite avec Pokémon Go, qui est surtout une affaire d’image auprès du grand public, car Nintendo ne possède pas directement la licence. Enfin avec Super Mario Run, sorti le 15 décembre en exclusivité sur iOS. Premier véritable jeu mobile de Big N, c’est l’occasion de voir le célèbre plombier partir à la conquête de nouvelles plates-formes et d’ébranler la stratégie conservatrice du géant japonais jusqu’à présent : un jeu Nintendo tourne sur une plate-forme Nintendo.
Enfin, pour en finir avec cette année du renouveau, nous ne parlerons pas du succès surprise de la NES Mini Classic mais bien de la Switch, nouvelle console hybride (à la fois de salon et mobile). Elle a été dévoilée brièvement dans une première vidéo qui montre beaucoup sans tout dire. Prometteuse et intrigante, c’est en 2017 que la nouvelle console sortira et montra de quoi Nintendo est capable.
Microsoft surprend avec Surface Studio
Et le PC le plus impressionnant de l’année est signé… Microsoft. Au mois d’octobre, la firme surprend en dévoilant le Surface Studio, un magnifique tout-en-un taillé pour les créatifs, doté d’un gigantesque écran tactile. Et en profite pour inaugurer Surface Dial, un accessoire parfait pour offrir des commandes contextuelles directement sur l’écran. La machine est hors de prix, mais son design et ses fonctions font pâlir d’envie les utilisateurs d’iMac. Microsoft a aussi confirmé sa mutation vers le « cool » en dévoilant une nouvelle grosse mise à jour gratuite pour Windows 10. Baptisée Creator’s Update et prévue pour l’année prochaine, celle-ci offrira les outils nécessaires à la création 3D -dont une version complètement revue et corrigée de Paint.
Apple : l’année des compromis
En septembre dernier, Apple confirmait la rumeur : l’iPhone 7 allait se passer du traditionnel port mini-jack – dont le rôle est désormais repris par la sortie Lightning. Une absence qui a fait couler beaucoup d’encre… Même si les utilisateurs semblent toutefois avoir accepté cette absence, peut-être parce qu’Apple a proposé, par défaut, un adaptateur et un casque Lightning.
Presque deux mois plus tard, le même Apple est revenu à la charge avec des MacBook Pro très attendus. Avec leur design affiné, approchant celui des MacBook Air, ces machines ont, elles aussi, été accompagnées de disparition. Adieu les ports USB classiques, au-revoir le HDMI, bye bye le lecteur de carte SD… Si la connectique proposée est prometteuse (Thunderbolt 3 au format USB-Type C), en termes de débits et de versatilité, elle n’est toutefois pas en adéquation avec les usages de 2016. A nouveau, des adaptateurs sont proposés, à la vente cette fois-ci. Et Apple commence franchement à faire grincer des dents. D’autant que ces MacBook Pro accumulent les fausses notes : plafond de mémoire vive à 16 Go, processeur de génération précédente, impossibilité de changer facilement le module SSD…
Mirai coupe une partie du Web
Au mois d’octobre, les internautes de la côte est des Etats-Unis ont eu la mauvaise surprise de ne plus pouvoir accéder à de nombreux sites comme Netflix, Spotify, Airbnb, Twitter ou Paypal. Cette coupure était liée à une attaque par déni de service distribuée sur les serveurs du prestataire Internet Dyn. Les requêtes provenaient d’une multitude d’objets connectés infectés par un malware baptisé Mirai. Celui-ci scanne la Toile à la recherche de terminaux peu sécurisés et les infecte de proche en proche. Il a été développé par un certain « Anna-senpai », qui l’a utilisé quelques semaines auparavant pour attaquer les serveurs d’OVH et le blog d’un journaliste américain. Depuis, le code source de Mira a été diffusé en ligne et commence à faire des petits. Ainsi, une variante de Mirai a infecté les routeurs-modems des opérateurs télécoms dans le monde entier en novembre. En Allemagne, l’épidémie n’est pas passé inaperçue : près d’un million de foyers a été privé d’Internet pendant plusieurs jours.
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