Face à la multiplication de minuscules caméras cachées dans les lieux d’hébergement, et notamment ceux d’Asie du Sud Est, les chercheurs en sécurité imaginent de nouvelles méthodes pour détecter ces mouchards indésirables.
Il y a un an, des experts de Baidu ont, par exemple, créé une application Android qui permet de détecter leur trafic Wi-Fi. Mais un tel dispositif ne fonctionne pas pour les caméras qui enregistrent leur flux en local. Par ailleurs, il ne permet pas de les localiser dans une pièce.
C’est pourquoi des chercheurs en sécurité des universités de Singapour et de Yonsei viennent de proposer une nouvelle méthode, plus générale. Baptisée « LAPD » (Laser-Assisted Photography Detection), elle s’appuie sur les capteurs ToF que les smartphones intègrent depuis quelques années.
Grâce à l’émission-réception de rayons laser infrarouge, ils permettent de calculer la distance entre la caméra et les objets et, par exemple, de calculer un joli effet bokeh.
Mais quand ces rayons infrarouges percutent une lentille de caméra, il peut se produire un effet secondaire appelé « lens-sensor retro reflection » (LSRR). L’intégralité du rayonnement est alors réfléchie et va générer une saturation du signal au niveau du capteur ToF.
Partant de ce constat, les chercheurs ont créé une application qui permet de scanner une zone pour détecter la présence éventuelle d’une lentille de caméra.
Comment ça marche ?
Le logiciel va d’abord aider l’utilisateur à bien se positionner vis-à-vis des objets à analyser, car l’effet LSRR ne se manifeste que si l’on est suffisamment proche et si l’angle de réflexion des rayons infrarouges ne dépasse pas 20°.
Ensuite l’utilisateur devra décaler légèrement son appareil plusieurs fois de suite, afin que l’application puisse prendre différentes mesures. Celles-ci sont ensuite traitées par des filtres et un réseau neuronal convolutif, afin d’éliminer les faux positifs.
Les chercheurs ont réalisé toute une série de tests, en camouflant diverses caméras miniatures dans divers objets. Ils obtiennent un taux de détection de 88,9 % pour l’appli LAPD, contre 62 % pour un appareil de détection dédié à rayons infrarouges et 46 % pour une détection à l’œil nu.
Interrogés par The Register, les chercheurs ont dit qu’ils allaient publier prochainement le code source de leur application.
Source : Rapport d’étude
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