Une photo peut-elle dire combien de temps vous allez vivre ? C’est loin d’être certain, mais cela n’arrête pas des assureurs américains en recherche permanente de nouvelles données à exploiter.
L’entreprise Lapetus propose ainsi Chronos, une technologie censée prédire l’espérance de vie grâce à un selfie, afin de déterminer si une personne est éligible à l’assurance-vie. Une technologie qui “élimine” le besoin d’examen médicaux invasifs”, assure Lapetus.
Une réponse en 10 minutes
Tout cela serait possible grâce à une technologie d’analyse faciale qui “extrait les informations sur les traits biologiques, génétiques et comportementaux d’un candidat à l’assurance-vie et les lie aux variations des risques de mortalité”. Pour déterminer l’espérance de vie d’un candidat, Chronos compare notamment “l’âge physiologique” (l’âge véritable du corps) et “l’âge chronologique” (celui correspondant à la date de naissance), partant du principe que personne ne vieillit à la même vitesse.
Chronos ne s’occupe pas seulement de déterminer l’espérance de vie d’un client potentiel. Le logiciel prend en charge toute la procédure, qui ne prendrait que 10 minutes. Après avoir reçu une photo, posé quelques questions et déterminé le temps qu’il reste à vivre à une personne, le logiciel se charge aussi de proposer plusieurs offres d’assurance-vie adaptées, puis du paiement et de la paperasse.
Un meilleur crédit grâce à la chirurgie ?
Chronos est testé par plusieurs assureurs, d’après Lapetus. La technologie ne peut cependant pas être déployée sans l’approbation des régulateurs dans chaque Etat américain.
Il est donc encore difficile d’évaluer la précision de ce nouveau programme. Mais jusqu’ici, aucun logiciel d’analyse biométrique n’a réussi à être totalement fiable, d’autant qu’il existe de nombreuses manières de paraître plus jeune qu’on ne l’est vraiment. Karl Ricanek, l’un des cofondateurs de Lapetus, assure à USA Today que Chronos est capable de détecter le maquillage, mais reconnaît qu’il est impuissant face à la chirurgie esthétique. Il ne précise pas si Chronos peut déceler la retouche d’une photo, autre manière efficace pour se rajeunir.
Plus de données, moins de risques
Les assureurs et les banques cherchent de nouvelles manières de réduire les risques (décès d’un assuré, défaut de paiement de paiement d’un emprunteur) grâce à l’exploitation de quantités toujours plus importantes de données. Quitte à être intrusifs.
En Chine par exemple, l’application de crédit Yongqianbao évalue le risque-client en espionnant ses utilisateurs. Ils acceptent de laisser l’appli collecter 1,200 points de données sur leur mode de vie qui permettront de leur proposer un crédit personnalisé. Avec des critères assez surprenants pour repérer les potentiels mauvais payeurs: laisser son téléphone se décharger, ignorer fréquemment les appels, ou changer souvent de téléphone.
Quant à Chronos, ses créateurs ne précisent pas si le logiciel a la gentillesse d’annoncer aux candidats à l’assurance-vie combien de temps les sépare de la mort.
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