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CES 2016 : Nikon D5, le reflex qui dépasse les 3 millions d’ISO !

Le nouveau reflex professionnel de Nikon repousse les limites des hautes sensibilités et se dote d’un processeur dédié, chargé uniquement des calculs de mise au point.

Et un, et deux, et trois millions ! Trois millions d’ISO – 3.280.000 pour être précis – c’est la sensibilité maximale du nouveau reflex professionnel de Nikon, le D5. Certes, cette valeur n’est atteinte qu’en mode poussé au maximum (H5) puisque la plage « normale » recommandée par Nikon est de 100 à 102.400 ISO, mais c’est tout de même une belle révolution dans le monde de la photo, surtout pour un capteur plein format de 20 mégapixels.

01net.com-AB – Nikon D5

Fleuron de la gamme de reflex professionnels de Nikon, le D5 est construit comme un tank. Ce n’est pas l’appareil de tous les jours de Mr et Mme Michu mais plutôt le genre de boîtier que l’on retrouve autour du cou des photojournalistes sur les bords de stade, dans les mains des « chasseurs » d’image des safaris photo ou autour du cou des photographes-soldats de l’ECPAD. Pas forcément la machine qui produit les plus belles et les plus définies des images – en témoigne sa définition de 20 Mpix quand d’autres boîtiers montent à 50 Mpix – mais plutôt le genre d’appareil qui ne ratera pas son tir et qui rentrera en un seul morceau.

ISO de folies, AF de compétition

Si la définition maximale se limite à 20 Mpix c’est que la cible n’a pas besoin de plus. Déjà qu’on fait de beaux tirages à 8 Mpix, 20 Mpix sont largement suffisants pour de généreux recadrages ou des impressions grand format. Ce qui compte avec un tel boîtier c’est d’avoir l’image. Outre la montée en hautes sensibilités record, le D5 s’appuie sur un module de mise au point inédit : plutôt que de taper dans la puissance du processeur central, Nikon a développé un processeur dédié uniquement au calcul de la mise au point.

01net.com – AB

A cette puce s’ajoutent un capteur de mesure de la lumière ultra-sensible (jusqu’à -4 IL) et un nouveau module AF : le Multi-CAM 20K. Ce composant offre une grande précision de mise au point puisqu’il dispose de 155 collimateurs de mise au point dont 99 en croix et 35 sélectionnables. Nul besoin de préciser que la rafale est solide – 12 i/s avec AF, 14 i/s sans, le tout jusqu’à 200 RAW consécutifs. De quoi débiter des images à la pelle, un impératif pour les photographes de sport ou animaliers qui doivent capturer LE moment.

Mini RAW

Outre les usages sport (AF et rafale), nature (robustesse) et défense/police (hautes ISO pour la reconnaissance) s’ajoutent aussi ceux des photographes plus « normaux » comme les amateurs de timelapses. Bonne pioche puisque le D5 intègre (enfin !) un mode RAW S et M dans lequel le boîtier génère des fichiers RAW plus petits que la définition nominale du capteur, un vrai plus pour gérer les milliers de prises de vue que peut représenter la capture d’un timelapse.

Vidéo 4K très limitée

Pour la première fois dans son histoire, Nikon intègre la vidéo 4K dans son vaisseau amiral. Le D5 peut ainsi shooter en 4K UHD (3840 x 2160) avec un bon niveau de compression sur la carte mémoire (144 mbit/s) et il profite toujours d’une prise HDMI non compressée avec un codage des couleurs sur 8 bits. Mais il y a un os, et un gros : non seulement ce mode impose un recadrage de type APS-C (équivalent super 35) qui fait perdre du grand angle, mais en plus l’enregistrement de la vidéo se limite à des prises de .. 6 minutes ! Au-delà de cette durée, l’appareil arrête l’enregistrement et il faut relancer à la main. Autant dire que si les photographes salivent, les vidéastes ont déjà passé leur chemin

Deux slots XQD, adieu la Compact Flash !

Le D5 est le premier boîtier de la gamme à faire totalement disparaître la vénérable Compact Flash. Jusqu’au D4S, le boîtier pro de Nikon disposait d’un port CF et d’un port XQD, un format plus moderne et plus rapide. Le D5 tire un trait sur la CF et ne propose que deux ports XQD 2.0.

01net.com – AB

Enfin pas un trait définitif : les professionnels qui souhaitent conserver leur précieux emplacement CF pourront se le faire monter en SAV par Nikon. Interrogé à ce sujet Nikon France nous a confié que les modalités (prix, disponibilité, etc.) de cette opération n’étaient pas définis à l’heure de l’annonce.

Wi-Fi externe, écran tactile

Comme ses prédécesseurs, le D5 n’intègre pas le Wi-Fi dans le boîtier et ce pour des contraintes de solidité : du Stade de France au Katanga en passant par les opérations militaires d’Afghanistan, ces boîtiers doivent résister à tout. Or les signaux Wi-Fi ne passent pas la coque monobloc d’alliage de magnésium des boîtiers pros (les boîtiers grand-public contiennent des portions de coque en polycarbonates). Du coup si la prise réseau RJ45 (oui, comme sur votre ordinateur !) est toujours là pour l’envoi des fichiers en temps réel (J.O., coupe du monde, etc.), le D5 doit faire appel à un nouveau module Wi-Fi externe qui se branche sur le côté de l’appareil.

Baptisé WT-6, ce petit dongle profite d’une portée de 200m, d’un débit maximal de 130 mbits/s et d’une sécurisation du signal. Ce qui a en revanche bien été intégré c’est la technologie tactile : le nouvel écran 2,36 Mpix (XGA) du D5 est en effet tactile, une fonctionnalité qui permet autant de zoomer/dézoomer et naviguer dans les images, que d’éditer les champs d’informations nécessaires à la prise de vue des pros (champs IPTC). On pourra en outre, en mode liveview, désigner une zone de mise au point par pression comme chez les hybrides.

Et s’ajoutent à cela des centaines de micro détails comme le déplacement du bouton ISO de la partie basse au-dessus de l’appareil, à l’apparition d’un nouveau mécanisme de miroir asynchrone, etc. une foultitude de détails issus des milliers de remontées d’utilisateurs pros collectées par Nikon ces dernières années.

Batterie monstre

Le D5 est un monstre de conservation de l’énergie. Utilisant la même batterie que le D4S (l’EN-EL 18a), le Nikon D5 déclenche 3780 fois avant que la batterie ne rende l’âme, un record absolu dans le monde de la photo ! Pour comparaison, le D4S, avec cette même batterie donc, ne tenait « que » 3020 clichés quand le D4, avec la batterie de génération précédente, se couchait à 2600 photos.

Si vous avez salivé à la lecture des promesses de ce boîtier, le prix va vous réveiller : 6999 euros boîtier nu pour une disponibilité courant mars 2016. Commencez à économiser, vous en aurez besoin.

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Adrian BRANCO