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CES 2015 : Gogoro, le « Smartscooter » électrique qui a levé 150 millions de dollars

Scooter connecté, le Gogoro n’est que la partie émergée d’un iceberg qui entend fonder la ville intelligente et modifier notre usage des transports dans la cité de demain. Il débarque en 2015 pour un prix encore inconnnu.

Gogoro. Un nom « exotique » et presque enfantin – désolé Totoro – derrière lequel se cache ce qui a été un projet quasiment secret pendant près de quatre ans. En 2011, Gogoro levait 50 millions de dollars, pour en récupérer 100 millions de plus en octobre 2014. On savait juste que l’équipe derrière le projet était étroitement liée à HTC. Son cofondateur, Horace Luke, a été directeur de l’innovation pour l’entreprise taiwanaise de 2007 à 2011. Il en est parti en entraînant avec lui une belle quantité d’ingénieurs.

Allégé et puissant

Le résultat de leur travail vient d’être dévoilé en amont du CES 2015, Gogoro est un scooter électrique, un « Smartscooter » même, comme l’appelle Horace Luke. Des scooters électriques, ils en existent déjà quelques-uns. Mais celui-ci semble être un sommet d’ingénierie et de design. Ultraléger (« 30% plus léger que n’importe quel concurrent » à en croire le site officiel) et plutôt puissant, avec son moteur électrique optimisé en permanence pour offrir les meilleures performances, il est capable de passer de 0 à 50 Km/h en 4,2 secondes, pour une vitesse maximale d’environ 95 Km/h.

Connecté et intelligent

Mais ce scooter électrique n’est qu’un des pans du projet. Il pourrait même n’être que la partie émergée de l’iceberg. Car il fonctionne avec deux batteries facilement amovibles, qui pourront être changées par l’utilisateur dès qu’elles seront vides. Il suffit de les retirer du scooter, de les placer dans une borne dédiée qui joue de chargeur et de distributeur de batteries. La procédure prend six secondes, explique le site de Gogoro.
On pose deux batteries, en prend deux autres pleines et repart. L’autonomie n’est donc plus à proprement parler un problème dans la « ville intelligente » que projette Gogoro. Cette infrastructure a un nom, c’est le Gogoro Energy Network.
Ce réseau peut être déployé dans n’importe quelle ville et prend la forme de GoStations, où les utilisateurs de Gogoro viennent « s’approvisionner » en batteries. Chacune d’entre elles utilise une technologie développée par Panasonic, contient 25 capteurs, pour l’optimisation en temps réel de la consommation d’énergie, notamment. Il embarque également une puce NFC et une clé de chiffrement 256-bit. Pourquoi ce besoin de chiffrer ? Parce que le scooter est connecté au cloud et communique ainsi en temps réel son état, pour analyser et prévenir tout problème.
Il suffit alors d’ouvrir l’application sur son smartphone pour avoir un compte-rendu détaillé de ce qu’il faut éventuellement réparer et de votre façon de conduire. Enfin, le Smartscooter recourt au BluetoothLE pour se verrouiller et déverrouiller. C’est aussi par ce moyen qu’on peut accéder au rangement sous le siège et s’identifier dans une GoStation.

Bientôt chez vous

Le plus impressionnant est que tout ce projet n’est pas un produit lointain. Les batteries, le réseau de stations et les scooters devraient être commercialisés en 2015. Pour l’instant, les prix ne sont communiqués ni pour l’infrastructure, ni pour les scooters.
Le Smartscooter sera le premier produit à utiliser le Gogoro Energy Network, explique le communiqué publié à l’occasion du CES 2015. Ce qui laisse entendre que d’autres véhicules pourraient être produits ensuite. On peut ainsi imaginer que des voitures pourraient adopter ce système de batteries interchangeables. Si deux « piles » suffisent pour un scooter, combien en faudra-t-il pour une petite citadine totalement repensée et allégée ? L’avenir nous le dira.

De même, on peut s’interroger sur le modèle économique qui sera retenu. Va-t-on assister à la mise en place d’un modèle locatif avec abonnement, où on empruntera un Smartscooter, comme on le fait déjà avec des bicyclettes ou des voitures électriques ? Ou, au contraire, les bornes seront-elles publiques mais les scooters privés ? Les deux modèles peuvent tout à fait cohabiter.
Ce projet a en tout cas quelque chose de joliment futuriste, qui a le potentiel de changer bien des choses s’il arrive à s’inscrire dans notre quotidien, pas toujours si connecté et nourri de science fiction.

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Source :
Annonce du GoGoro

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Pierre Fontaine