Réputée pour sa recherche dans le domaine de l’équipement sportif, la société Oxylane propriétaire des magasins Decathlon est plus connue pour ses équipements de sport que pour ses caméras. Cela pourrait commencer à changer avec la sortie de la Geonaute 360, le premier produit entièrement développé par Geonaute, la division de recherche hitech d’Oxylane.
Derrière la performance de proposer la première caméra d’action capable de combiner dans le boîtier les trois flux vidéos de trois blocs caméras se cache une belle histoire. Non pas l’achat d’un modèle chinois intégré à la va-vite au fin fond d’une usine de Shenzen, mais un vrai conte d’ingénieur au développement 100 % français.
3 années de développement
« Geonaute proposait déjà des actions cams, mais cette Geonaute 360° est le premier produit totalement développé dans nos bureaux d’étude », explique Marian Le Calvez, responsable de la communication de Geonaute. Si des prototypes avaient déjà été présentés à la presse, la présence de Geonaute marque la concrétisation d’un projet au long court qui a donné bien du fil à retordre à une entreprise dont le cœur de métier n’était pas vraiment celui des puces électroniques.
De nombreux défis
« Le développement de la caméra 360° a été long et complexe », relate Marian, « et nous avons dû solutionner plusieurs problèmes, notamment optiques ». En effet, les 3 caméras qui couvrent le champ de vision ne captent pas du tout la même lumière, les mêmes couleurs. « Le plus grand problème technique était celui de l’homogénéité de l’image. Nous avons essayé quantité de combinaisons, mais chaque nouvel essai entraînait son lot de problèmes ». Finalement c’est avec l’aide d’une société lilloise spécialisée dans l’optique — Giroptic — que Geonaute a fini par terminer les derniers ajustements techniques. Le résultat : les différences originelles d’exposition sont si bien compensées qu’on ne voit plus les limites entre chaque caméra dans le fichier final. Et surtout — et c’est une première — les trois flux vidéos différents sont combinés directement dans le boîtier et donc directement lisibles sur un ordinateur sans avoir les combinés soi-même.
Un fichier vidéo, plusieurs façons de le lire
Quand il est lu par le biais d’un lecteur vidéo classique, le fichier n’est pas très attractif : extra large (ratio de 2:1), ses défauts optiques ne sont pas corrigés – le bas de l’image n’est pas horizontal, mais présente la courbure originale de l’optique. Mais une fois chargé dans le lecteur de Geonaute, le fichier vidéo s’avère non seulement riche en possibilités, mais aussi totalement interactif. Selon le mode d’affichage sélectionné, on peut mettre l’image en plein écran et changer l’angle de vue comme si on tournait la tête, afficher la scène totale et ainsi voir à la fois devant et derrière. Mais c’est du côté de l’interaction que c’est encore plus bluffant : en mode plein écran, on peut zoomer ou dézoomer pendant la lecture vidéo pour voir un détail ou embrasser une scène dans sa totalité. Avec un iPad, le zoom in/out se fait d’un pincement de doigt et l’angle de vue vidéo bouge avec nous quand on déplace la tablette dans l’espace, comme une fenêtre numérique sur l’action passée.
Une solution complète
Carénée dans un bloc d’aluminium bardé de joints d’étanchéité, la Geonaute 360° n’est pas un simple produit qui se lance sur le marché, mais bien un petit écosystème. « Outre la caméra, nous avons aussi développé nous-mêmes un parc d’accessoires – tout en garantissant la compatibilité avec le standard GoPro –, mais aussi un logiciel de lecture et d’editing et même un service de partage de vidéo », s’enorgueillit gentiment Marian. Fidèle à « l’ADN de l’entreprise », la division Geonaute a tout développé de A à Z pour développer des services – comme le stockage et la diffusion en ligne de vidéo – pourtant loin de son cœur de métier. On comprend ainsi un peu mieux pourquoi le développement a pris tant de temps !
Plus loin que le sport
Camera de sport à l’origine, la Geonaute pourrait connaître des utilisations plus exotiques et novatrices que le « simple » saut en parachute. « Nous avons eu des contacts avec des instituts de focus groupe qui étaient très intéressés : la 360° pourrait à elle seule remplacer les plusieurs caméras utilisées lors des entretiens de groupe puisque son cadre est global ». Et quand on suggère, par exemple, la visite virtuelle d’appartement, Marian sourit et conclut « oui, on y a déjà pensé et c’est clair que son potentiel est dément ».
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