Archi dominant dans les PC portables et de bureau, Intel sent bien que le vent smartphone/tablette est en train de souffler. Et après des années de galère dans les puces grand public à basse consommation, le géant du silicium nous a fait la démonstration de sa nouvelle génération de puces Atom. Et il se félicite d’arriver à égaler la concurrence, quand il se vante généralement d’être devant les autres. C’est le monde à l’envers !
L’heure de la mesure
Pour cette démonstration nous étions invité dans une suite privée du Venitian, un hôtel où se déroule une partie du CES. Sur une table, quatre tablettes (Dell XPS 10, Acer W510, Surface et Samsung Galaxy Tab) fonctionnant sous Windows 8 sont partiellement désossées. De chacune d’entre elles dépassent des câbles qui finissent en perfusion dans un appareil de haute précision à même de calculer les plus infimes variations de tension. Deux des tablettes sont équipée du même processeur Qualcomm Snapdragon (Snapdragon S4 à 1.5GHz), une autre d’une puce Nvidia Tegra 3 et l’autre d’un Atom d’Intel (Z2760 à 1.5 GHz). Le but du jeu est simple : on lance des applications simultanément et on observe la qualité d’exécution (rapidité, fluidité, etc.) et de l’autre on regarde la consommation électrique. Et le jeu s’engage.
Intel colle à Qualcomm, Nvidia mange de l’énergie à la cuillère
En lecture vidéo, si la puce Tegra de Nvidia consomme un peu plus que les processeurs de Qualcomm et Intel, l’écart n’est pas démentiel – de l’ordre que quelques dixièmes de watts. Mais la donne change radicalement au lancement d’Angry Birds, où le Tegra s’affiche à 6,2 W en moyenne, quand les autres puces restent entre 4,2 et 4,6 W. En 3D, les ingénieurs d’Intel jouent carte sur table « les puces Nvidia restent plus performantes, le rendu est plus propre et il y a plus d’effets. ». Mais dans les faits, dans le jeu de rallye utilisé (Reckless Racing) pour la démonstration, les Snapdragon et l’Atom n’étaient pas beaucoup moins fluides que la puce Tegra 3. Et les différences relatives aux textures étaient plutôt marginales.
Un delta de qualité perçue pas si évident que ça pour une consommation d’énergie jusqu’à 80% supérieure sur la puce de Nvidia. Cette surconsommation vaut-elle le coût énergétique ? La réponse est dans l’usage : pour une tablette à vocation 100% ludique et multimédia, cela ne fait aucun doute. Pour la tablette de Mr et Mme Toutlemonde, c’est moins évident compte tenu de la prestation, déjà épatante de Qualcomm et Intel.
Le mythe x86 aurait-il vécu ?
Sans rentrer dans des détails hautement techniques, il était de notoriété commune que le genre de processeur conçu par Intel –appelés x86- consommaient bien plus d’énergie que les processeurs classiques que l’on trouve dans les tablettes et téléphones –la fameuse architecture ARM. Sans tirer de conclusion sur un seul test et, qui plus es, conçu par Intel, on ne peut qu’être admiratif du travail effectué par la marque qui vient de loin avec ses processeurs de bureau qui consomment jusqu’à 130 W.
Il reste sans doute pas mal de chemin à Intel pour pouvoir faire jeu égal avec Qualcomm dans tous les domaines, mais non seulement l’excellent Motorola Razer I //www.01net.com/fiche-produit/avis-redac-13241/smartphones-motorola-razr-i/ nous prouve que le jeu est plutôt bien parti, mais la volonté –et la puissance financière & scientifique- du géant de Santa Clara laissent à penser qu’il faudra bientôt compter sur Intel dans les périphériques mobiles. Mais le succès sera-t-il à la hauteur de celui que la marque a rencontré pendant des décennies ? La réponse est simple : cela dépendra de la concurrence.
Retrouvez tous nos articles sur le CES 2013.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
