Le nouveau Nikon D4 est un de ces boîtiers, un bijou de construction et de technologie qui coûte 5800 euros sans optique et sans flash. Si vous êtes un pro vous salivez sans doute déjà. Si vous êtes néophyte, bienvenue dans un autre monde…
Améliorations ergonomiques
De loin, le Nikon D4 ressemble comme deux gouttes d’eau à son prédécesseur le D3s (que nous avons déjà testé) mais Nikon a cependant procédé à quelques petits ajustements d’ergonomie : un mini grip pour améliorer la préhension verticale, une touche Liveview qui affiche désormais les fonctions (photo/vidéo), un bouton de sélection d’ISO plus large et surtout un nouveau joystick. Des boutons moins saillants, une touche fonction ou encore des micros ajustements sur la carrosserie, etc. : la liste des autres modifications ergonomiques est longue mais concrètement on se retrouve devant un appareil que tout détenteur de Nikon s’appropriera en deux secondes.
16 Mpix : une définition suffisante
Avec un capteur CMOS plein format (36 x 24 mm) de « seulement » 16 Mpix, le D4 dispose de deux millions de photosites de moins que son concurrent le 1D X de Canon. Mais ce n’est qu’un détail, puisque les 12 Mpix du D3s suffisaient largement aux premiers clients de ce type d’appareil, c’est-à-dire les photographes des agences de presse.
Avec ce nouveau capteur 30 % plus riche, Nikon offre une meilleure marge de recadrage tout garantissant une taille de fichier raisonnable à envoyer et à stocker : car plus la définition est grande, plus il faut de temps pour envoyer les images.
Sensibilité ISO : la même, mais différente
Comme le D3s, le D4 offre une plage allant de 100 à 12 800 ISO en standard. Mais en débrayant l’appareil, on passe de 50 à 204 800 ISO. Et quand on connaît la maîtrise de Nikon dans ce domaine, on est en droit de tabler sur du 25 600 ISO tout à fait propre et exploitable.
Pour le traitement des images, Nikon a fait évoluer son capteur d’image Expeed dans sa version 3 : l’appareil traite les informations en 16 bits (mais les fichiers RAW en sortie sont codés en 14 bits) et avale jusqu’à 11 images par seconde en RAW.
Autofocus
Avec 91 000 points indépendants, le capteur de reconnaissance de scène est à même d’évaluer avec une grande précision la distance et vitesse d’un sujet, des informations transmises au système d’autofocus qui ajuste la mise au point en temps réel. Sur ce point, Canon propose un capteur à la résolution un peu supérieure (100 000 points) mais qui, dans les faits, traite l’information sur 252 zones. Il y a donc fort à parier que Nikon conserve sa domination sur l’autofocus.
Vidéo à l’honneur
Outre une amélioration des commandes vidéo, c’est tout le « moteur » vidéo de l’appareil qui a été revu par rapport au D3s. Tandis que ce dernier n’offrait qu’un décevant mode 720p, le D4 passe au Full HD en modes 24p, 25p, et 30p codés en H.264/Mpeg-4 avec pour la vidéo et en PCM linéaire pour le son. Le tout encapsulé en .MOV. Ça, c’est pour l’enregistrement vidéo sur carte mémoire, mais le D4 va plus loin : Nikon a effet analysé le succès de l’excellent Canon EOS 5D Mark II, testé en son temps, qui se vend à la pelle sur les plateaux de cinéma pour ses excellentes performances vidéo. Le D4 dispose donc d’une prise HDMI non compressée pour récupérer un signal brut de grande qualité (au moyen d’un enregistreur externe), d’une entrée microphone dotée de 20 niveaux, d’un vumètre des niveaux sonore et… d’une prise casque !
Miroir, obturateur et diaphragme sont désormais séparément motorisés pour fonctionner de manière indépendante : cela permet de modifier l’ouverture du diaphragme et/ou de capturer des photos pendant que l’on filme. Autre avantage : un ajustement plus fin du diaphragme afin de réduire le rolling shutter (déformation des verticales sur les sujets en mouvement).
Ethernet et FTP intégrés, Wi-Fi en option
Le Nikon D4 reçoit une prise réseau intégrée au boîtier, laquelle ravira les photographes sportifs puisque cela permet de travailler en mode connecté au PC pour un envoi des images en temps réel. A cela s’ajoute un nouveau module externe Wi-Fi optionnel WT-5 (a/b/g/n) dont on se demande pourquoi il n’est pas intégré au boîtier mais aussi des fonctions FTP pour un envoi des images sans PC. Dernier raffinement relatif au module Wi-Fi : on peut piloter jusqu’à 10 appareils à distance au moyen d’une application iPhone/iPad (Android incertain) en contrôlant l’image, l’exposition, etc.
Carte mémoire XQD
Le Nikon D4 inaugure un nouveau type de carte mémoire puisqu’à la traditionnelle Compact Flash s’ajoute un deuxième port XQD, un format qui conjugue la vitesse des cartes CF, des dimensions un peu inférieures et une plus grande robustesse.
A cela, il faut ajouter une ribambelle de nouveautés : un écran plus lumineux et antireflets qui respecte l’espace colorimétrique RVB, une peinture de revêtement noire qui conserve moins la chaleur pour ne pas se bruler en été, 51 collimateurs sensibles jusqu’à F5.6 dont 11 poussant jusqu’à F8, un nouvel obturateur garanti 400 000 déclenchements, une nouvelle batterie, etc.
Le Nikon D4 sera disponible dès le mois de mars au prix de 5 800 euros nu.
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