C’est totalement par hasard que nous avons rencontré le fabricant de pistolets à impulsions électriques Taser à Las Vegas. A vrai dire, nous ne savions même pas que la firme tenait un stand au CES. Jusqu’à ce que Steve Tuttle, le responsable de la communication, nous indique qu’ils sont présents au salon depuis seize ans. Au pays des armes, le Taser est plutôt assimilé à un gadget électronique.
La société présente le Protector, une solution qui garantit aux parents que leurs enfants n’utiliseront pas leur téléphone mobile au volant. Il s’agit d’un petit boîtier à brancher sur une prise, nous dit-on, présente sur tous les véhicules au monde fabriqués à partir de 1996. Celui-ci communique en Bluetooth avec le mobile du jeune conducteur grâce à une application dédiée, compatible Android et BlackBerry.
Le dispositif coupe toutes les communications entrantes et sortantes dès que le moteur du véhicule est démarré. Le conducteur ne pourra utiliser son mobile qu’une fois le moteur éteint. Le boîtier est aussi équipé d’un récepteur GPS et d’une carte SIM. Leur utilité ? Le GPS traque la position du véhicule, qui est envoyée en temps réel, par Internet, sur l’ordinateur des parents.
Le logiciel pour PC fourni par Taser permet donc de suivre l’itinéraire de ses enfants, de savoir s’ils ont dépassé la limite autorisée ou s’ils ont mal négocié un virage. Un rapport de conduite comprenant des appréciations est systématiquement envoyé aux parents dès que le conducteur coupe le moteur. Le Protector est vendu 250 dollars auxquels il faut ajouter entre 9 et 12 dollars d’abonnement mensuel pour financer la liaison mobile GPRS.
Désactivable? mais gare aux punitions !
Pour lever les restrictions imposées par le système, il suffit de désinstaller l’application Taser du mobile. Mais celui-ci prévient directement les parents dès que le signal entre le boîtier et le mobile est coupé alors que le véhicule est en marche. Un vrai dilemme pour des enfants confrontés à deux choix : braver l’autorité des parents ou respecter le code de la route tout en se sachant surveillés en permanence…
Pour Taser, il s’agit de redorer un blason terni ces dernières années par une vingtaine de morts qu’auraient provoqué accidentellement ses pistolets. Empêcher les jeunes conducteurs d’utiliser leur mobile en conduisant, pourquoi pas. Mais la surveillance permanente n’est pas franchement nécessaire. Pas sûr, du coup, que ce terrain glissant aide Taser à améliorer son image.
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