La nature est une source d’inspiration permanente pour les chercheurs. Dernier exemple en date, aussi spectaculaire qu’astucieux, la caméra Panoptic, développée par deux équipes suisses de l’EPFL (l’École polytechnique fédérale de Lausanne), s’inspire de l’œil à facettes de certains insectes tels que la mouche. Ce dispositif est capable de filmer une scène sur 360° à 25 images par seconde tout en limitant la distorsion. La Panoptic se compose d’une demi-sphère de 129 mm de diamètre sur laquelle sont disposées 104 microcaméras dont les capteurs offrent une définition de 352 x 288 points. Afin de garantir une netteté globale de l’image du premier plan jusqu’à l’infini, elles sont réglées sur des ouvertures différentes. Cette configuration permet en outre aux algorithmes de traitement de déterminer précisément la distance des objets filmés, mais aussi de créer des images en 3D. Les 104 caméras génèrent 3,8 Gbits de données par seconde. Pierre Vandergheynst, l’un des pères du projet, imagine de nombreuses applications pour cette technologie : intégrée à un robot, la Panoptic assurerait des déplacements sans danger dans un environnement encombré ; dans une voiture, elle servirait de capteur de proximité ; dans l’audiovisuel, un système composé de plusieurs Panoptic permettrait de proposer des vues très immersives, le spectateur pouvant se retrouver au centre d’un terrain de football ou à la place du guitariste dans un concert. Pour la petite histoire, le nom de cet appareil s’inspire du mythe grec d’Argos Panoptès (“ celui qui voit tout ”), un géant qui possédait cent yeux et que personne ne pouvait surprendre.
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