” Le fait d’avoir créé une société et de l’avoir revendue avec succès nous a aidés “, affirme Alexandre Krivine, cofondateur avec Jean-Claude Carles, en octobre 1999, de Right Vision.En effet, les deux compères, qui se sont rencontrés alors que l’un tentait de vendre un produit à l’autre, avaient déjà bien perçu le marché en créant, en 1995, le fournisseur d’accès Internet Skyworld.A l’époque, Internet n’en était qu’à ses balbutiements dans l’Hexagone. “Mais, après deux ans d’activité, nous n’avions plus les fonds nécessaires pour nous développer. Et les banques, à cette époque, ne croyaient pas à Internet ! Nous avions deux solutions : la croissance externe ou la vente, se souvient Alexandre Krivine. Nous en avions assez de nous battre alors que nous n’avions pas le financement. Nous avons vendu Skyworld à Cegetel en 1997.”Tous deux entrent alors chez le nouvel opérateur et occupent différents postes à responsabilité. En tant qu’opérateur, “je dépensais des millions de francs dans l’acquisition des équipements nécessaires pour héberger des sites Web, service ensuite délivré quasi gratuitement aux clients. Je me demandais pourquoi il n’existait pas de solutions simples pour les entreprises ou les opérateurs qui souhaitaient utiliser et gérer des services Internet sans avoir de connaissances pointues sur le sujet”.Et c’est ainsi que Right Vision a vu le jour. Les deux fondateurs ont d’abord mené des études de marché pour s’assurer que la demande existait bien en dehors de l’Hexagone, puis ils ont dû travailler à l’identification de leurs partenaires commerciaux et industriels.De Cegetel, il leur reste un bon carnet d’adresses et Eugène Beckers, directeur général de la branche entreprises de l’opérateur, qui siège au conseil de surveillance de Right Vision.“Posséder un bon réseau accélère bien les choses. Plus on est connu, plus c’est facile. Sans carnet d’adresses, on est mort “, tranche Alexandre Krivine. Les deux partenaires sont allés vite, mais ils ont dû batailler ferme, notamment avec les industriels qui allaient leur fournir les composants nécessaires à la fabrication de leurs produits.“Nous n’avions pas d’argent, et nous demandions un prix défiant toute concurrence, sans engagement sur les volumes. C’est là que les hommes et le feeling sont importants.”Finalement, ils concluent avec Eicon, D-Link et Cofidur. Ce dernier, qui leur construira les boîtiers, obtient une participation de 7 % dans le capital de Right Vision, face aux risques qu’il prend.Jean-Claude Carles et Alexandre Krivine, qui viennent de lever 50 millions de francs, accordent également un grand soin au choix de leurs partenaires financiers.Eux aussi doivent avoir “un bon carnet d’adresses, une pertinence sur leur marché, une crédibilité à l’international, et nous apporter des références commerciales”.Jean-Claude Carles s’occupe des aspects commerciaux et marketing, et Alexandre Krivine de la partie technique.Six mois après la création de Right Vision, il leur faut passer à une nouvelle phase : apprendre à déléguer. “C’est très dur de prendre du recul par rapport à son entreprise, car il faut contrôler au jour le jour, et, en même temps, avoir un recul à six mois pour envisager l’avenir. Il faut apprendre à déléguer, mais sans perdre le contrôle. Cela oblige à faire confiance” .
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