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Ce radiateur mine des cryptomonnaies pour vous chauffer… et vous faire gagner de l’argent

En utilisant la puissance des deux processeurs graphiques dans un radiateur pour miner des crytomonnaies, Qarnot Computing veut vous faire gagner de l’argent à chaque fois que vous allumez votre chauffage.

Et si vous gagniez de l’argent rien qu’en vous chauffant ? Et si au lieu de vous monter un « rig » de cartes graphiques dans votre cellier pour miner de l’Ethereum, vous n’aviez qu’à monter un peu le thermostat ? Ces promesses du radiateur QC-1 de Qarnot Computing pourrait sembler trop belles pour être vraies. Et pourtant, la démarche de Qarnot est loin d’être farfelue, car elle part d’un constat évident : les composants informatiques produisent de la chaleur quand ils sont très sollicités. Et peuvent donc faire office de résistance chauffante.

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Mais contrairement à une banale résistance qui ne fait que transformer de l’énergie électrique en énergie calorifique qui part « en fumée », les processeurs peuvent utiliser cette électricité pour accomplir des tâches complexes… et potentiellement rémunératrices. La plus simple à comprendre et à mettre en place pour les particuliers : le minage de cryptomonnaies.

AMD inside

Pour ces opérations de calcul parallélisé intensif, Qarnot a mis de côté les CPU qu’il utilise dans ses modèles professionnels (lire plus loin) et s’est tourné vers des puces graphiques, les GPU. Au cœur du radiateur QC1, deux GPU AMD Radeon RX580 épaulés chacun par 8Go de GDDR5, des puces très appréciées des mineurs professionnels. Le tout piloté là encore par une puce AMD, un CPU x86 A6 9500E qui anime le Linux intégré au radiateur. La puissance conjuguée des deux processeurs graphiques permet de calculer de 12 MH/s à 60 MH/s en pointe (megahash par seconde, c’est à dire 60 millions de tests de combinaisons par seconde).

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Point de minage de Bitcoin au programme, désormais tellement rare (et cher) qu’il nécessite de vraies fermes de minage. Au lancement, le QC1 minera de l’Ethereum, du Z-Cash ou du Monero de manière automatique, « selon les cours d’échange les plus intéressants du moment », nous explique Clément Pellegrini directeur technique. Et si vous avez envie de prendre la main sur la bête, libre à vous. Non seulement dans le choix de la monnaie, mais aussi dans les usages, car Qarnot ouvrira les API de son radiateur en publiant le code sur Github.

Le QC1 ne communique avec internet que via une CPL ou du RJ45, afin d’éviter d’attirer un voisin hacker trop entreprenant avec le Wi-FI… Côté logiciel, Qarnot affirme avoir blindé son système GNU/Linux au maximum et ne prend pas en charge la gestion des portefeuilles (les wallets) des différentes cryptomonnaies : vous rentrez l’adresse de votre wallet (votre clé publique) et le QC1 minera au nom de cette clé sans intermédiaire de la part de Qarnot. Ce que vous minez vous appartient.

Quant aux performances de chauffage, le QC-1 produit jusqu’à 650 W, de quoi chauffer une pièce de 25 m².

Gain potentiel de 800 €/an par radiateur

Se chauffer en minant permet théoriquement un retour sur investissement, Retour que Qarnot estime à « 1200 € par an au cours actuel* de l’Etherum ». Interrogés sur le coût de la consommation d’électricité, Qarnot estime à la louche que ces gains sont atteignables avec une consommation de 400 € d’électricité. Au final, un tel radiateur serait donc en mesure de rapporter  800 € par an.

Une belle somme ? Certes, mais il faut prendre en compte, outre la volatilité des cryptomonnaies et le monceau d’incertitudes qui les entourent, le prix élevé du QC1 : 2900 euros. Il faudrait ainsi 3 ans et demi pour amortir l’engin. « Nous avons regardé le marché des radiateurs de luxe (conventionnels, NDR) et certains modèles atteignent 7000 euros. Notre solution est haut de gamme car c’est notre positionnement, mais elle n’est pas hors de prix par rapport à ce que nous avons pu voir à côté », détaille Miroslav Sviezeny, co-fondateur de Qarnot Computing.

Un futur plus large que les cryptomonnaies

Qarnot Computing a déjà une belle expérience dans le domaine de la production de chaleur à base de processeur et dans la location de la puissance de calcul des radiateurs. Trois références à base de CPU sont sorties depuis 2013, mais ils étaient réservés aux institutionnels et professionnels. Le QC1 est donc le premier produit grand public de l’entreprise de Montrouge qui a fini par se lancer à cause d’une forte demande.

« Nous sommes constamment contactés par des particuliers, mais nous ne pouvions pas encore travailler avec eux puisque nos modèles précédents de radiateurs étaient conçus en grappes sur lesquelles nous devons avoir un certain degré de maîtrise dans le déploiement », relate Miroslav Sviezeny. « Avec le QC1 nous proposons pour la première fois un produit grand public que vous pouvez acheter en direct. »

L’idée du QC1 est venue au CES 2018 en janvier dernier et il n’a fallu à Qarnot que deux mois de développement pour annoncer le lancement de son produit, qui sera fabriqué à la demande et disponible à partir de juin. Qarnot Computing table sur quelques centaines de pièces pour l’année 2018. Et même si ces ventes restent confidentielles dans un premier temps, le concept même à de l’avenir.

« Dans un premier temps, nous nous sommes concentrés sur les cryptomonnaies pour expliquer de manière simple le produit, explique Miroslav Sviezeny. Mais on peut imaginer tout un tas d’autres applications avec cette puissance de calcul ». Parmi les pistes possibles il faut citer le rendu d’images 3D, le rendu de montage vidéo 4K, l’accélération de calculs scientifiques, etc. Et avec la connexion internet, la possibilité de louer la puissance de calcul à un tiers… pour payer la facture de chauffage.

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Adrian BRANCO