Il y a quelques mois, l’affaire a fait grand bruit en Grande-Bretagne : la semaine où le câblo-opérateur Telewest annonçait le licenciement de 1500 salariés, quatre de ses principaux dirigeants se voyaient octroyer une prime de 690 000 livres. Peu de temps après, c’était au tour des dirigeants de NTL de se concocter un gras plan de rémunération au cas où ils redresseraient l’entreprise ?” qu’ils avaient eux-mêmes mené à la faillite.Ces événements s’inscrivent évidemment sur la longue liste des affaires qui émaillent depuis des mois l’actualité du secteur high-tech, et dans lesquelles sont impliqués des dirigeants. Suivant les cas, ce sont les actionnaires, les salariés ou les autorités qui s’insurgent, les uns leur reprochant d’avoir joué inconsidérément avec leur argent, les autres avec leur emploi, les troisièmes, enfin, avec la loi.On pourrait penser qu’il s’agit-là d’histoires de famille, à régler discrètement entre les différentes parties, avec éventuellement la justice en arbitre. Cependant, tout cela ne reste pas confiné aux bureaux vitrés et aux salles de réunion. Les parties mécontentes, ou qui s’estiment lésées, font du bruit, se plaignent, et tout cela finit dans les journaux. C’est évidemment l’objectif recherché, et à leur avantage, mais exposer au grand jour ces batailles de chiffonniers donnent une image peu reluisante de l’entreprise.Les décisions d’investissement et d’achat d’équipements, en particulier technologiques, nécessitent en effet une grande part de confiance : confiance dans la pérennité du fournisseur, qui pourra ainsi pendant plusieurs années assurer la maintenance et l’évolution du produit, confiance dans les hommes, garants des engagements, confiance dans le produit, qui doit être capable de rendre en production la qualité entrevue en maquette.Qu’un brin de paille vienne se glisser dans ce bel édifice de confiance, et tout s’écroule. Les produits high-tech, logiciels ou matériels, sont souvent neufs, et inspirent donc naturellement une confiance limitée. Le contexte économique et financier est le contraire d’un gage de pérennité. Qu’une affaire survienne et c’est le troisième, et dernier, pilier de la confiance qui s’écroule : les hommes. Ainsi, pour des histoires souvent bien éloignées du client final, c’est toute l’entreprise qui peut être mise à mal, et parfois s’écrouler à une vitesse vertigineuse.Préserver l’image des dirigeants des entreprises high-tech est donc fondamental dans la période actuelle. Quand une mauvaise nouvelle ou une mise en cause publique survient, ils sont en première ligne. De leur attitude dépendra beaucoup la perception future de l’entreprise, et donc indirectement ses résultats. Mais aussi bons communicateurs soient-ils, s’ils ont bâti la croissance de leur entreprise sur l’intérêt personnel, le risque démesuré, le mépris ou l’irrégularité, rien ne viendra à leur secours. Qui sème le vent risque davoir à ouvrir son parachute en or.* Rédacteur à 01 InformatiqueProchaine chronique jeudi 10 octobre 2002
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