Quand on parle de télévision connectée, on parle aussi forcément de « délinéarisation des contenus ». Un terme qui désigne la consommation désormais libre de médias en fonction de la volonté du spectateur et non plus du média source. En gros, on consomme ce qu’on veut, quand on veut. Il s’agit là d’une nouvelle façon d’accéder à la fois aux programmes TV et aux œuvres cinématographiques.
« Cette nouvelle manière de consulter le contenu sera fédératrice pour l’ensemble du public, note Franck Coppola, président d’Hexaglobe, spécialiste des technologies et médias numériques, dans son rapport sur la télévision connectée. D’un côté, le jeune public se réapproprie le “petit écran” en y retrouvant sa manière de consulter les médias. De l’autre, les personnes qui n’avaient jamais franchi le pas de la consultation des contenus à la demande pourront s’y mettre en douceur. »
Le développement de la télé de rattrapage
Deux services devraient donc être largement plébiscités sur nos nouvelles smart TV : la VOD et la télévision de rattrapage. Tous les fabricants proposent en effet l’accès à ce type d’offre sur leurs portails de services en ligne. Et même si, pour l’heure, toutes les chaînes de télévision proposant des programmes gratuits en rattrapage ne sont pas encore présentes sur les télés connectées (elles le sont davantage sur les box triple play), cela ne devrait plus trop tarder. La télévision connectée est amenée à devenir un canal de diffusion important (en plus des tablettes, d’Internet, des smartphones et des box), sur lequel elles ne pourront pas être absentes trop longtemps.
La VOD fait mieux que le Blu-ray
Quant à la VOD, elle a affichée, en 2011, une croissance de 50 % avec des ventes de 230 millions d’euros. C’est plus que le Blu-ray qui peine toujours à séduire un large public et dont les ventes n’ont rapporté que 210 millions euros aux éditeurs. L’offre en matière de VOD s’est d’ailleurs considérablement étoffée et compte aujourd’hui environ 20 000 programmes.
Et bien qu’elle représente moins de 20 % du marché de la vidéo (qui pèse 1,49 milliard d’euros) toujours largement dominé par le DVD, la VOD a visiblement de beaux jours devant elle. Primo, parce qu’avec la télé connectée, elle trouve le vecteur de diffusion idéal. « Pour certaines personnes, regarder une vidéo sur son ordinateur n’est pas “naturel”, tout simplement parce qu’elles ne disposent pas des installations nécessaires comme un grand écran ou une sonorisation de qualité », précise Franck Coppola. Secundo, parce qu’avec la nouvelle chronologie des médias, les films sont disponibles quatre mois après leur sortie en salles, comme pour le DVD et le Blu-ray. Tertio, parce qu’avec la qualité des connexions Internet actuelles, il est possible de démarrer la lecture sans attendre la fin du téléchargement. Et enfin, parce que la qualité tend à s’améliorer avec, sur certains services, la possibilité de louer les films en HD (notamment sur le portail Sony).
La bonne formule ?
Reste maintenant à trouver la bonne formule pour répondre aux besoins des téléspectateurs. Ne serait-il pas sage de proposer aussi sur les smart TV, en plus de l’achat à l’unité, des formules d’abonnement ? Ce que propose déjà Canalplay avec l’offre Infinity à 9,99 euros/mois (sans engagement) via la neufbox et la Freebox. Canalplay précisant d’ailleurs que cette offre sera bientôt disponible sur la Bbox, sur PC/Mac et sur iPad.
Et les télés connectées dans tout ça ? Pour l’instant, seule la location à l’unité est proposée. TF1 et M6 ont bien essayé de s’entendre afin de fusionner leurs offres et lancer un service de SVOD réunissant l’ensemble de leurs séries américaines, mais les discussions n’ont pas abouti. « Une fois le bon modèle trouvé, les actions de marketing ainsi que de communication feront le reste et le décollage sera d’autant plus rapide que les appareils sont déjà dans les foyers, conclut Franck Coppola. Il n’y a rien à acheter, juste un câble à brancher. »
Retrouvez les précédents volets de notre dossier : la 4K, des écrans taille XXL, la 3D, les services, l’Oled, les contrôles par la voix et le geste.
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