Ce bilan est positif pour l’Etat, puisque près de 100 000 emplois ont pu être créés et que les richesses générées pour les 3 ans à venir peuvent se chiffrer à 40 milliards de francs. Il est également positif pour le consommateur, car les prix ont baissé, à l’exception, bien sûr, des abonnements, qui augmentent. Les constructeurs aussi sont avantagés. Ils ont réussi à emballer le marché de l’Internet mobile, alors que le GSM n’est toujours pas rentabilisé.Les nouveaux entrants, par contre, s’en tirent moins bien. “Les bilans financiers sont tous en deçà des prévisions, quelle que soit la taille de l’opérateur”. Et cela, pour trois raisons principalement : l’ampleur des investissements à réaliser, une concurrence plus agressive que prévu, et la bonne réactivité de France Télécom. Les opérateurs ont finalement très peu de moyens pour se différencier, malgré de forts investissements. Nombre d’acteurs franco-français sont ainsi déjà passés sous contrôle étranger : 9 Télécom, Siris, Club-Internet, Omnicom…L’ART joue son rôle, mais elle manque de moyens et de volonté politique. Le ministre de tutelle s’autorise trop souvent à contredire ses avis, et France Télécom dispose de dix fois plus de juristes qu’elle. L’application de loi prend ainsi du retard sur plusieurs sujets importants, comme les services à revenus partagés, la portabilité des numéros, le dégroupage… En conséquence, le Livre blanc demande que l’argent procuré à l’Etat par les télécoms serve à donner plus de poids à l’ART. Il demande le maintien de l’homologation tarifaire et le renforcement de l’asymétrie réglementaire. Une véritable ” protection du nouvel entrant ” est réclamée. Il ne suffit pas que l’ART soit un arbitre. Il faudrait qu’elle puisse retirer des licences et imposer à France Télécom des solutions de substitution.
La distribution oubliée
Plus originale est l’analyse du marché de la distribution de minutes téléphoniques. S’il est quasi inexistant en France, c’est tout simplement parce que le catalogue d’interconnexion ne lui laisse aucun espace. La plupart des opérateurs ” switchless ” ont ainsi changé leur licence L.34-2 pour une licence L.33-1, plus rémunératrice. Pour les mêmes motifs d’imprévision, l’UMTS risque, en France, de ne laisser aucune place aux MVNO (opérateurs mobiles virtuels). “Si l’on veut servir l’intérêt du consommateur, souligne le document, il faut favoriser la multiplication des offres commerciales, et non pas la multiplication des infrastructures.”On trouvera le texte intégral du Livre blanc sur les sites (www.tenor.org) (www.cesmo.fr).
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