Le site Freedom to Tinker, sous la houlette du CITP (1) de l’université de Princeton, vient de publier le résumé des résultats d’une expérience, consistant à passer au crible 1 021 fichiers trouvés sur Bittorrent, grâce à la technologie Mainline DHT (table de hachage sans tracker), pour voir ce qu’il en ressortait.
La personne qui s’est livrée à l’exercice, Sauhard Sahi, précise que cet échantillon a été choisi au hasard, qu’il ne dit rien du reste de l’écosystème Bittorrent (avec trackers) et ne tient pas compte des « échanges » : il s’agit de fichiers disponibles et pas forcément téléchargés (certains ne l’ont peut-être jamais été). Les fichiers trouvés sont donc tous placés à égalité.
10 fichiers sur 1 021 ne poseraient pas de problème
Ces précisions données, voici ce qu’il en ressort. Sur ces 1 021 fichiers, 46 % étaient des films, 14 % des jeux et des logiciels, 14 % des contenus pornographiques, 10 % de la musique, 1 % des livres et des guides, 1 % des images et… 14 % des contenus non classifiés (sans plus de précision de la part de l’auteur).
L’auteur de l’étude a ensuite cherché à classer ces fichiers en fonction de leur légalité ou non en matière de droit d’auteur. Selon les critères qu’il a fixés (2), seuls 10 fichiers sur 1 021 – soit environ 1 % – ont été considérés comme non piratés. Un chiffre à prendre avec du recul, puisque les 14 % de fichiers non classés (142 fichiers) ont été pris en compte dans le calcul. Sauhard Sahi indique lui-même avoir peut-être mal étiquetté (« piratés ou non ») certains fichiers.
Une expérience à prendre avec du recul
Selon lui, les 476 films (ou programmes télévisuels) de l’échantillon ne respectaient pas les droits d’auteur et seuls sept fichiers sur les 148 de la catégorie « jeux et logiciels » ne posaient pas de problème (deux distributions Linux, des plug-in gratuits pour des jeux et des logiciels gratuits). Les 98 fichiers musicaux étaient tous piratés, en apparence, de même que 13 des 15 fichiers dans la catégorie « livres et guides ». Un seul fichier dans la catégorie pornographique (145 éléments) respectait le droit d’auteur (une vidéo amateur, semble-t-il).
Cette expérience est évidemment à prendre avec des pincettes, du fait de la méthodologie employée (un seul prélèvement, effectué sans qu’on sache de quelle manière, ni quand), du faible nombre de fichiers analysés, etc. Le débat qui suit le billet sur Freedom to Tinker fait remonter nombre de questions et de critiques.
Mais cet échantillon prélevé au hasard montre, tout discutable qu’il soit, la grande quantité de fichiers illicites que l’on trouve sur les réseaux Bittorrent. Si besoin était encore de le prouver…
(1) Center for information technology policy.
(2) Est classé un fichier légal celui qui apparaît comme étant dans le domaine public, disponible gratuitement par l’intermédiaire des canaux légaux ou généré par les utilisateurs eux-mêmes.
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