Les fans de puissance de calcul vont être ravis : des chercheurs de l’université UC Davis ont mis au point le premier processeur avec 1000 cœurs de calcul pouvant être programmés de façon indépendante. Ce qui n’est pas le cas des processeurs graphiques, qui ont déjà dépassé depuis longtemps ce seuil : les unités de calculs GPU reçoivent tous la même instruction par un contrôleur unique, mais avec des jeux de données différents. C’est pourquoi on appelle ce type d’architecture « Single-Instruction-Multiple-Data ».
Rien de tel dans le « KiloCore Chip» d’UC Davis. Ici, tous les cœurs sont totalement indépendants. Chacun peut recevoir des instructions et des jeux de données différents de son voisin, c’est pourquoi cette architecture est appelée « Multiple-Instruction-Multiple-Data ». L’avantage, c’est qu’elle rend le calcul parallèle nettement plus flexible et plus efficace. « L’idée est de casser une application en plein de petits bouts sur différentes unités de calcul, ce qui permet un meilleur débit de traitement pour moins d’énergie », explique Bevan Baas, professeur en ingénierie informatique à l’université UC Davis.
Une pile AA suffit pour l’alimenter
Le KiloCore pulvérise le précédent record en nombre de cœurs, détenu par la société Ambric depuis 2008 (336 cœurs). Il a été fabriqué par IBM en technologie CMOS 32 nm et contient 621 millions de transistors. Chaque cœur de calcul est cadencé à 1,78 GHz et peut transférer des données à ses pairs sans passer par une zone de mémoire collective, souvent source de goulet d’étranglement. Par ailleurs, chaque cœur s’éteint automatiquement s’il n’est pas utilisé. La capacité maximal de ce monstre en silicium est de 115 milliards d’instruction par seconde pour une dissipation énergétique de seulement 0,7 Watts. Selon UC Davis, une pile AA suffit pour alimenter ce processeur. « La puce KiloCore est 100 fois plus efficace dans l’exécution des instructions qu’un PC portable moderne », souligne l’université.
Pour autant, il n’y a aucune chance de voir cette puce dans nos PC à courte ou moyenne échéance. Pour l’instant, elle sera destinée aux calculs scientifiques complexes. Les chercheurs ont d’ores et déjà créé plusieurs applications comme le codage/décodage de signaux radiofréquence, le traitement d’images vidéo ou le chiffrement.
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