Il existe plusieurs solutions pour éviter la surchauffe dans les ordinateurs : bien sûr, il est toujours possible de réduire les performances du processeur, mais sinon les constructeurs peuvent installer des systèmes de refroidissement actifs. Le plus commun, c’est le ventilateur qui se révèle économique et pratique, mais il s’agit d’une pièce mécanique qui prend de la place, en particulier dans les portables.
Des membranes pour refroidir les puces
La startup Frore Systems fait actuellement la tournée des popotes avec son nouveau système baptisé AirJet Mini. Pas de ventilateur ici, mais un boîtier de 2,8 mm d’épaisseur pesant 9 grammes. À l’intérieur se trouvent de toutes petites membranes qui vibrent à une fréquence ultrasonique.
https://vimeo.com/817023286
Ces membranes génèrent un flux d’air qui pénètrent dans des évents situés au-dessus de l’AirJet. Le boîtier transforme le flux d’air en jets d’air pulsants à haute vélocité, comme l’explique l’entreprise américaine. Ces jets éliminent la chaleur du dissipateur thermique placé à l’intérieur de l’AirJet ; l’air chaud est expulsé par un bec installé sur le côté.
La version Mini de l’AirJet, destinée au mini PC et aux ultra-portables, dissipe l’équivalent de 4,25W de chaleur net, pour une consommation d’1W. Pour démontrer la capacité de son composant piézoélectrique, Frore en a installé trois dans un MacBook Air M2 de 15 pouces, un ordinateur qui n’intègre aucun système de refroidissement actif. Résultat : la puce M2 est en mesure de fonctionner plus longtemps à une fréquence élevée avec ces AirJet Mini plutôt que sans.
Frore a fourni les graphiques ci-dessus qui confirment les gains en termes de fréquence (MHz) et de puissance (W) sur des tâches intensives : sans refroidissement, la puce M2 est rapidement bridée pour éviter de surchauffer ; mais avec les AirJet, elle tient parfaitement le choc sur la durée. Le processeur enregistre un gain de 67 % en passant de 12 à 20 W, et de 23 % sur la fréquence en passant de 2 600 à 3 200 MHz.
Un constat partagé par PCWorld et The Verge qui ont réalisé leurs propres benchmarks. Que ce soit avec Cinebench ou Shadow of the Tomb Raider, les performances du MacBook équipé de l’AirJet sont bien meilleures. Il suffit d’utiliser un MacBook Pro 13 pouces avec puce M2 pour s’en convaincre : contrairement au MacBook Air, cet ordinateur intègre un ventilateur, ce qui lui donne (littéralement) plus de souffle pour le travail intensif. En fait, les performances entre le modèle Pro avec son ventilateur et l’Air avec ses AirJet sont proches.
L’installation des trois boîtiers dans le châssis du MacBook Air relève davantage du bricolage que d’une intégration soignée, mais Frore espère attirer l’attention de constructeurs de PC afin que son invention fasse partie intégrante de leurs ordinateurs dès la conception. Si la startup expérimente sur le portable de 15 pouces, c’est aussi parce qu’il y a un peu plus de place à l’intérieur que dans le modèle de 13 pouces.
Le potentiel est donc là : Frore estime qu’il serait possible de concevoir des portables OLED d’une épaisseur de 9,5 mm avec sa technologie, qui permettrait aussi de dégager de la place pour caser une batterie plus importante. Reste à voir si l’entreprise peut produire ce composant à grande échelle, mais elle a levé récemment 116 millions de dollars pour y parvenir.
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