Il a découvert l’ordinateur sur le tard, il y a quatre ans. Mais depuis, Peter Even a mis les bouchées doubles. A 22 ans, cet étudiant en DUT d’informatique est l’un des meilleurs espoirs français sur Quake. Cet été, il a même été sélectionné parmi les huit ” gâchettes ” qui ont défendu les couleurs de la France lors de la premiêre coupe d’Europe de jeux vidéo.A l’entendre, ses débuts sur Duke Nukem, un autre jeu de combat, n’ont guêre été concluants : “ça me donnait mal au crâne.” Un désagrément toutefois passager… Aujourd’hui, il ne conçoit plus le jeu qu’à haute dose. “C’est comme le foot quand j’étais plus jeune. Je ne vis pleinement l’expérience qu’en maîtrisant le sujet à fond.” Il se révêle un redoutable spécialiste de Quake, la référence incontournable des joueurs en ligne. Pour s’entraîner, il se mesure à des adversaires virtuels programmés pour tuer, les ” bots ” : “C’est indispensable pour travailler la visée. Ils ont 100 % de réussite alors que dans ma meilleure arme, je suis à 40 %.” Mais, pour se forger un mental d’acier, rien ne vaut une partie contre des adversaires bien réels. “Entre joueurs, on se donne rendez-vous sur Internet pour s’affronter en ligne “, explique Peter.Il participe aussi à des LAN, des compétitions où les concurrents jouent entre eux, mais face à face cette fois. “On peut faire un LAN chez soi avec des amis. Mais les plus importants, organisés avec l’aide de sponsors officiels, peuvent attirer plusieurs centaines de joueurs.” Au cours du LAN Arena 4 (qui a rassemblé 350 participants, en avril dernier, à Paris), Peter s’est hissé jusqu’en quarts de finale, avant de mordre la poussiêre. Les Américains et les Suédois ont raflé tous les prix, à commencer par celui de 10 000 F (1 524 E) attribué au vainqueur. Une pacotille pour ces spécialistes, dont la plupart sont passés professionnels du jeu en ligne : aux Etats-Unis, la Cyberathlete Professionnal League (CPL) parraine des tournois dont les primes dépassent les 500 000 F (76 220 E) ! La prestation de Peter lors de cette compétition a attiré l’attention de Canal+, sponsor de l’événement, et lui a valu de partir à Dallas, en avril dernier, pour participer à un tournoi de la CPL. Un souvenir inoubliable : “L’organisation était três professionnelle, la pression intense, et j’ai été battu par celui qui a finalement terminé sixiême !” précise-t-il fiêrement. Pour sa part, il a terminé dans les 64 premiers. Une performance honorable. Car pour battre les professionnels américains, il faut se lever tôt !Malgré sa rapide ascension, Peter n’envisage pas de devenir professionnel : “En France, personne ne gagne encore sa vie de cette façon.”Quant à tenter sa chance aux Etats-Unis, il reste prudent : “En ce moment, le meilleur joueur du monde est américain. Il s’appelle Fatality et travaille à mi-temps pour pouvoir s’entraîner. Combien de temps durera sa carriêre ?” Dans le doute, il profite du plaisir du jeu et goà”te à sa notoriété naissante. L’?”il aux aguets, l’oreille en éveil et le doigt sur la détente.
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