Si le puissant conglomérat coréen Samsung a perdu la bataille des appareils photo en abandonnant le marché l’an dernier, il n’a cependant pas tourné la page de l’image numérique, loin de là. Selon la publication coréenne ETNews, la division semi-conducteurs de Samsung s’apprête à lancer un capteur d’image pour smartphone capable de shooter 1000 images par seconde. Une prouesse rendue possible par le développement d’une nouvelle génération de capteurs CMOS dits « à trois couches ». Selon ETNews, Samsung se serait procuré les équipements nécessaires à lancer la production dès le mois de novembre, comme en fait l’écho le site spécialisé dans la photographe, DPReview. Et comme par hasard, des rumeurs se font écho d’une sortie du futur Galaxy S9 dès le mois de janvier…
Pourquoi cette nouvelle est-elle intéressante ? Tout simplement parce que Sony, poids lourd du secteur avec plus de 50% de parts de marché, était aujourd’hui le seul acteur capable de produire des capteurs aussi rapides – on retrouve ce genre de capteur dans le Xperia XZ Premium. Et que la montée en puissance de Samsung pourrait tirer les prix de ces capteurs vers le bas et permettre ainsi une amélioration rapide et notable de la qualité des modules caméras des téléphones des marques concurrentes.
Les avantages des capteurs ultrarapides
Le nouveau capteur de Samsung reprend l’idée des capteurs de Sony à trois couches. Mais quand Sony place la mémoire vive (RAM) entre la surface photosensible et le circuit électronique, Samsung se « contenterait » de thermocompresser de la RAM derrière les deux couches (photodiodes et circuit). Si certains analystes jugent la solution de Sony plus élégante et plus fiable, les ingénieurs de Samsung sont loin d’être manchots. Et la maîtrise de Samsung en matière de RAM (le coréen est leader mondial) pourrait contrebalancer ce fait.
A quoi sert un capteur capable de shooter 1000 images par secondes en Full HD ? Il permet bien évidemment de produire de beaux ralentis – ramené à 30 images par seconde, un ralenti x33 des plus impressionnants (bien que limité dans le temps par la quantité de RAM).
Cette performance cache d’autres avantages, comme des rafales monstres, des autofocus améliorés par la vitesse de lecture du capteur, ou encore la diminution voire la suppression des effets de déformation des verticales en mode vidéo. Les performances de ces capteurs dits “empilés” ont déjà fait leurs preuves dans la dernière génération des appareils photo de Sony, les Alpha A9, A6500 et autres RX100 Mark V. De quoi donner encore plus de peps aux smartphones – et menacer ainsi encore un peu plus… les appareils photo !
Samsung, spécialiste méconnu des capteurs et du traitement d’image
Reconnu pour ses télévisions, réfrigérateurs et smartphones, Samsung avait réussi à se faire une petite place dans le monde de la photographie. Son NX1, lancé en 2014, fut peut-être son chant du cygne. Mais ce boîtier hybride, qui avait 2 ans d’avance technologique sur la compétition, avait démontré la maîtrise du coréen dans l’imagerie. Que ce soit en matière de rapidité et de processing des images – Samsung fut le premier à utiliser l’architecture des processeurs ARM multi-cœurs dans un appareil photo – mais aussi en termes de conception de capteur puisque celui du NX1 fut le premier (et toujours le seul !) capteur APS-C 28 Mpix à structure BSI. Si ces prouesses n’ont pas payé à cause, notamment, de la contraction du marché photo et de l’importance de l’historique des marques japonaises auprès des consommateurs, elles démontraient clairement la maîtrise de Samsung dans le domaine, maîtrise d’autant plus impressionnante qu’elle fut acquise en moins d’une décennie – Nikon a cent ans cette année !
Cette maitrise de l’imagerie et des capteurs touche aussi les équipements pour terminaux mobiles : Samsung a déjà prouvé que ses capteurs maison, intégrés aussi bien dans les Galaxy S6 et Galaxy S7 étaient à peu près au niveau des capteurs Sony – Samsung intègre indifféremment l’un ou l’autre selon les disponibilités – même si Sony gardait jusqu’ici l’avantage.
Il reste désormais à évaluer les performances des futurs capteurs Samsung et savoir si oui ou non Samsung songe à les vendre à la concurrence – cela semble assez évident, l’entreprise ne cachant pas ses envies de développer sa division capteurs. Si les promesses sont tenues, cela pourrait dynamiser un marché tenu d’une main de fer par Sony.
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