Le projet de réseau métropolitain de Castres a beaucoup évolué depuis que Cegetel et France Télécom en sont devenus parties prenantes. Il a donné naissance à un système de poupées russes relativement complexe, sur lequel il peut être intéressant de refaire le point.Au départ, devant l’absence criante de souplesse dans l’offre hauts débits de l’opérateur public, c’était un projet entièrement conduit par la SAEM (société anonyme d’économie mixte) Intermédiasud, rassemblant les collectivités locales ainsi que des entreprises multisites de l’agglomération castraise. Le gouvernement Balladur l’avait même reconnu d’utilité publique.Il a abouti à créer une boucle 622 Mbit/s de 35 km, propriété d’Intermédiasud et que la SAEM met aujourd’hui à la disposition non plus seulement de ses membres fondateurs, mais également de tout autre opérateur télécoms intéressé.Ses utilisateurs de la première heure sont les Laboratoires Pierre Fabre (1500 personnes) pour l’interconnexion jusqu’à 155 Mbit/s en groupe fermé d’utilisateurs de ses 18 sites castrais, ainsi que la SA Benne, fabricant de tapis roulants pour l’industrie agro-alimentaire, pour l’interconnexion à 100 Mbit/s de ses deux sites, l’un de production, l’autre de recherche-développement. Ces deux entreprises ont donc la maîtrise directe des équipements actifs utilisés et profitent de coûts cinq fois mois élevés que les tarifs standards. Cette boucle fibre nue a ensuite accueilli Cegetel afin d’être complétée d’une “boucle d’affaires tout IP”, basée sur les technologies de Cisco Systems. Cette seconde boucle dans la première sort à présent du stade expérimental et entrera en service commercial le 4 décembre prochain. Elle pourra être mise à la disposition de tout autre opérateur, dont France Télécom, pour la fourniture de services IP hauts débits distincts de ceux de Cegetel.Mais, jusque-là, on n’avait pu apporter l’Internet haut débit aux écoles et aux bâtiments municipaux situés à l’écart de la boucle. Heureusement, France Télécom est venu avec sa nouvelle offre de réseau mixte, autorisant l’interfaçage de ses propres services hauts débits avec les infrastructures métropolitaines d’autres opérateurs.C’est ainsi que 27 écoles, soit 4 000 élèves, et deux bâtiments municipaux (2 musées et une bibliothèque) ont à leur tour pu être raccordés au réseau métropolitain. L’interconnexion avec les opérateurs longue distance est réalisée dans un bâtiment, appelé le Téléport, installé dans une ancienne bergerie à l’extérieur de la ville. Ce Téléport est lui aussi la propriété de la SAEM. Il est constitué de trois salles blanches aux normes bancaires, l’une pour l’hébergement des équipements de réseaux actifs, l’autre pour les serveurs et la dernière pour la supervision.Depuis l’augmentation de capital de 1,385 millions de francs décidée le 27 octobre dernier, Intermédiasud est une SAEM de 5,3 millions de francs. Elle est contrôlée par les collectivités locales à hauteur de 52 % et par les entreprises locales à 48 % (Laboratoires Pierre Fabre 16 %, CCI 6 %, Caisse des dépôts 10 %, Banques Populaires du Tarn et de l’Aveyron 5 %, la Sorepar 3 %, un groupement d’une dizaine de PME 1 % et l’Office public des HLM 1 %). Elle emploie 4 personnes : un technicien réseau, un comptable, une responsable de la communication et une secrétaire.En partenariat avec France Télécom, la Dépêche du Midi et ITmédia, Intermédiasud vient également de lancer une expérimentation de télévision locale sur Internet. Elle prépare à présent l’extension de son réseau fibre nue à la ville voisine de Mazamet. Un appel d’offres européen vient d’être lancé, mais les résultats n’en sont pas encore connus. ( www.ville-castres.fr) ( www.agglo.castres-mazamet.fr) ( www.cegetel.fr) ( www.telemetropolis.com).
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.