Décidé en mars 2000 à investir 1 milliard d’euros dans internet, Carrefour vient de prévoir de réduire ce budget de 20 à 30 %. Officiellement, aucun décideur ou financier de l’enseigne d’hypermarchés ne s’est avancé à commenter cette décision. Mais la conséquence de cette mesure est connue : le numéro deux mondial de la distribution revoit ses ambitions internet. Du coup, il a choisi de faire passer à la trappe son service de fournisseur d’accès et son projet de banque en ligne.
Christian d’Oléon, le porte-parole de Carrefour, avoue que la société a pris conscience des risques financiers que représentait la nouvelle économie : “Devant les déboires rencontrés par les fournisseurs d’accès gratuit en ce moment, nous avons préféré abandonner ce secteur. Par ailleurs, nous partons à la recherche de partenaires pour partager les risques financiers. ” A la place du service bancaire complet prévu, le groupe a opté pour la simple mise en ligne des produits d’assurance ou de crédit. L’initiative remporte apparemment l’assentiment du monde de la finance, puisque l’action Carrefour a pris 6,07 % au cours de la journée qui a suivi cette annonce. Les doutes de rentabilité ne semblent pas concerner l’hypermarché en ligne de Carrefour, Ooshop. com. Limité à Paris et à sa région, il devrait s’étendre aux six principales villes françaises dans les prochains mois. Et, selon le distributeur, il générerait un chiffre d’affaires de 200 millions de francs pour l’année 2000.
Au même moment, Auchan annonce le lancement de son cybermarché. Mais il se contente d’un investissement de 2 millions de francs, espérant quand même réaliser entre 4 et 5 % de son chiffre d’affaires par ce biais d’ici à cinq ans. Après Houra (Cora), C-mescourses (Casino), Telemarket (Galeries Lafayette), et Ooshop (Carrefour), Auchan. fr sera la cinquième enseigne classique de grande distribution à vendre des produits alimentaires en ligne.
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