Aux Etats-Unis, les hautes technologies semblent montrer quelques signes de reprise. Partagez-vous ce sentiment ?L’économie américaine s’est stabilisée, et la reprise s’engage prudemment. Mais ne nous emballons pas : le marché a déjà donné par le passé des signes de redémarrage. Je pense que les technologies de l’information progresseront
deux fois plus vite que le produit intérieur brut, et non cinq fois, comme c’était le cas auparavant. En Europe, je m’inquiète pour l’économie allemande.Pensez-vous, comme la ‘ Harvard Business Review ‘, que l’informatique est si présente dans la vie quotidienne qu’elle n’a plus aucune importance ?Vous ne serez pas étonné que je ne partage pas du tout ce point de vue. Exemple : l’intégration de HP et de Compaq s’est avérée la plus importante de toute l’industrie. Ce fut une fusion extrêmement complexe. Nous avons mis un
an à l’accomplir, alors que nous tablions sur deux ans et demi. Ce qui a permis de faire la différence ? L’informatique.La France a longtemps été un fer de lance pour HP. Après les récentes restructurations, est-ce toujours le cas ?Il est vrai que nous avons procédé à des restructurations. Une partie des économies que nous avons réalisées provient d’ailleurs de là. La France a été touchée, mais pas plus que les autres pays.Comment peut-on réaliser plusieurs milliards d’économies sans toucher à la qualité en matière de services et de produits ?C’est possible à la condition de se concentrer à la fois sur l’innovation et sur la structure des coûts. En même temps que nous les avons réduits, nous avons investi plus de 4 milliards de dollars dans la R&D. Notre innovation
est aujourd’hui bien plus ciblée. Exemple : notre nouvelle ligne d’imprimantes bon marché.Partagez-vous l’opinion de Larry Ellison, selon lequel il n’y aura bientôt plus que trois fabricants, Dell, IBM et HP, et trois éditeurs, Microsoft, Oracle et SAP ?Oui, mais pas dans le détail. J’estime que Dell n’est pas une entreprise de technologie, mais un distributeur. Pour ce qui concerne les grands fournisseurs globaux de technologie, il n’en reste aujourd’hui que deux : IBM et
HP.La guerre des prix semble être relancée dans la micro, à l’initiative de Dell. Que faites-vous ?Dans les PC, HP et Dell bataillent pour la première place. Mais derrière, Fujitsu Siemens, IBM et Toshiba ont, à eux trois, moins de part de marché que HP ! Quant à Apple et Gateway, ils sont loin.En quoi la bataille juridique entre SCO et IBM influence-t-elle votre stratégie open source ?Les problèmes de SCO et d’IBM sont les leurs. Ils ne changent en rien notre engagement dans Linux. Nous sommes très confiants, car nous disposons d’une licence Unix très complète, contrairement à IBM. Mais si l’un de nos clients
déploie Linux et qu’il lui arrive quoi que ce soit, nous saurons l’indemniser.Comment différenciez-vous l’‘ Adaptive Enterprise ‘ de HP du ‘ On Demand ‘ d’IBM ?Très simplement, en trois points. Tout d’abord, l’‘ Adaptive Enterprise ‘ est basée sur des standards ouverts et sur une approche horizontale, et non sur une intégration verticale.
Ensuite, le ‘ On Demand ‘ est souvent un changement radical, alors que nous préconisons une évolution pas à pas. Enfin, ‘ l’Adaptive Enterprise ‘ n’est ni
une vision ni un mirage : elle a déjà fait ses preuves chez nous, lors de la fusion HP Compaq.Qui décide, dans les entreprises, en termes d’équipement informatique ? Les DSI, les PDG ou les DAF ?Les trois doivent être impliqués. Les DSI parce qu’ils doivent évaluer leurs besoins en fonction de l’intérêt de l’entreprise, les PDG parce qu’ils doivent comprendre ce que l’informatique doit leur apporter, et les directeurs
financiers pour estimer l’impact sur les coûts et la rentabilité.En tant que PDG, que demandez-vous à votre DSI ?La même chose que nos clients : un coût total de possession bas, davantage de flexibilité, de fiabilité, de sécurité et de disponibilité.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.