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Carl Showalter (Juniper Networks): ” L’éclatement de la bulle Internet va nous rendre encore plus forts “

Juniper, la firme qui taille des croupières à Cisco, ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Carl Showalter, son vice-président, parie surtout sur l’accroissement régulier des débits d’Internet.

O1 Réseaux : Quel regard portez-vous sur les difficultés boursières rencontrées par les sociétés Internet et télécoms ?Carl Showalter : Lorsque la bulle des dotcoms s’est mise à enfler, tous les fondamentaux ont été jetés par-dessus bord, entraînant des valorisations boursières déraisonnables. Nous sommes maintenant revenus à une réalité où les points essentiels tels que le chiffre d’affaires, les bénéfices et les marges reprennent tout leur sens. Dans ce climat d’incertitude, certaines sociétés vont sûrement chuter, mais celles qui survivront seront plus fortes que jamais. Nous sommes persuadés que Juniper appartient à la seconde catégorie.01 R. : Qu’en est-il du marché des équipementiers aux États-Unis ?C. S. : Le prétendu ralentissement des dépenses télécoms est certainement un grand défi pour l’industrie. Mais les constructeurs qui ont une importance stratégique pour leurs clients, comme Juniper pour ses clients opérateurs ou ISP, garderont une position forte. Le trafic de données d’Internet va continuer de croître, et les besoins de hauts débits pour le backbone suivront. Juniper est bien positionné pour accompagner cette croissance.01 R. : Quel est votre positionnement face à Cisco ?C. S. : Depuis trente mois que Juniper livre ses produits, l’entreprise a largement entamé les parts de marché dans le domaine des routeurs IP pour backbone (Juniper aurait atteint 34 % du segment très haut de gamme, NDLR).01 R. : Que pensez-vous des problèmes auxquels se heurtent les fournisseurs de services DSL aux États-Unis ?C. S. : La technologie DSL a éprouvé sa popularité à tel point que la demande dépasse l’offre. Le déploiement du DSL demande des investissements substantiels. Pour des petites sociétés comme Covad, ces investissements sont un grand défi, et elles sont maintenant dépassées par des entreprises plus importantes, comme Verizon, qui peuvent se reposer sur leurs revenus générés par la voix.01 R. : Comment voyez-vous l’avenir de l’UMTS ?C. S. : Selon une étude récente, le marché du routage Internet mobile va croître considérablement : en 2003, 50 % des 1,2 milliard d’utilisateurs d’Internet y accéderont avec un terminal mobile. D’énormes investissements ont été octroyés pour les licences 3G, et les opérateurs voudront un retour sur investissement. Ces deux facteurs combinés vont conduire au développement de nouvelles applications et de terminaux. Pour nous, la croissance de ce marché viendra de la nécessité de supporter tout le trafic des données.01 R. : Quand la téléphonie sur IP prendra-t-elle le pas sur le PABX traditionnel ?C. S. : Actuellement, certains constructeurs d’équipements de voix sur IP (ou VoIP) font de grands progrès dans l’implémentation de leur technologie de commutation de paquets dans les environnements des ASP. Je pense qu’il faudra attendre encore quatre ou cinq ans avant que les PABX classiques de classes 4 et 5 soient remplacés par la technologie VoIP.01 R. : Juniper est encore considéré comme ayant peu d’impact dans le monde de l’entreprise. Que comptez-vous faire ?C. S. : Certes, Juniper a plutôt pour vocation de s’adresser aux opérateurs et aux fournisseurs de services ?” même si nos routeurs de périphérie pourraient tout à fait convenir à de très grandes entreprises. Quoi qu’il en soit, nous restons vraiment concentrés sur le marché des opérateurs et des ISP.

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Jérôme Desvouges et Thierry Outrebon