Ciel très nuageux et perturbé pour les sociétés de capital-risque ou de capital-investissement. Cette situation, confirmée par les propos recueillis auprès de nombreux professionnels du secteur, ne devrait pas connaître d’éclaircie avant les six ou sept prochains mois, voire un an, selon les plus pessimistes. “L’environnement économique très perturbé d’avant le 11 septembre est devenu aujourd’hui chaotique”, indique Franck Noiret, directeur des participations chez Apax Partners. Les sociétés d’investissement se voient prises dans une grande nébuleuse : des sorties financières qui n’aboutissent pas suite aux différés des entrées en Bourse, des industriels réticents à l’achat d’entreprises, des partenaires financiers frileux qui ne souhaitent plus investir dans des LBO (Leveraged Buy Out), sans compter les difficultés à dégager une visibilité sur certains marchés.
Privilégier les opérations de refinancement
Toutefois, les sociétés interrogées (Apax Partners, Atlas Venture et Partech International) maintiennent le cap : “Nous continuerons à faire ce que nous avons toujours fait, à savoir investir dans des projets d’envergure internationale, dotés d’un potentiel de développement important et conduits par des personnalités expérimentées “. En revanche, tous affirment que le nombre de projets dans lesquels ils s’engageront sera inférieur à celui des années précédentes. L’une des raisons invoquées concerne la difficulté des sorties de capital. “La voie boursière étant inexistante aujourd’hui, la seule issue reste la vente industrielle, explique Franck Noiret d’Apax Partners. Difficile toutefois, car le contexte économique incite ces entreprises à la prudence.” Résultat, les acteurs du capital-risque gardent leur progéniture sous leurs ailes et privilégient les opérations de refinancement. “Quand cela vaut le coup”, souligne Philippe Herbert, General Partner au sein de Partech International. Car chacun accuse quelques déboires à son portefeuille : Etexx ou Selling Vision chez Partech International et B2Build chez Atlas Venture. Des échecs riches en enseignement. Philippe Claude, associé et fondateur du bureau de Londres d’Atlas Venture, ironise tout en insistant sur le rôle de l’investisseur : “Le modèle du capital-risqueur est à l’opposé du plan quinquennal soviétique : financer un projet durant cinq ans avant de s’apercevoir que l’on a eu tort. Toute la difficulté consiste à savoir se retirer à temps et à ne pas se dire : ” Si nous sortons maintenant nous avons tout perdu . Poursuivre peut s’avérer plus grave.”
Pourtant, les fonds existent
Les restructurations, les réévaluations des business models et les réorientations des start-up vont donc bon train chez les investisseurs. Le verdict est sans appel lorsqu’ils décident d’arrêter les frais. Et pourtant, de l’argent, il y en a. Pour preuve la 6e levée de fonds de 1,1 Md? d’Atlas Venture (avril dernier), la 4e de 350 M? pour Partech International (septembre 2000) et la 5e de 4 Md? pour Apax Partners (février 2001). De l’argent oui, mais un contexte économique qui ne se prête ni aux tours d’amorçage, ni aux premiers tours de table ; juste au refinancement.
atlasventure.com
apax.com
partechintl.com
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