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Cap Gemini se transforme en superintégrateur Cisco

La SSII Cap Gemini crée une filiale avec Cisco, qui entre aussi dans le capital de la maison mère. Objectif : fournir du conseil, de l’intégration, des services et des équipements aux opérateurs.

On n’est jamais allé aussi loin dans un partenariat avec un constructeur ‘, a reconnu Paul Hermelin, directeur général de Cap Gemini France, en présentant l’accord conclu par la SSII (société de services et d’ingénierie en informatique) avec Cisco Systems. En constituant une filiale qui proposera, à la fois, du conseil, des services et des équipements Cisco aux opérateurs et aux grandes entreprises, la SSII brise la règle d’airain qui veut qu’une société de services soit indépendante d’un constructeur.

Un accord qui officialise un partenariat antérieur

Cisco Systems prend 4,9 % de cette société commune, filiale à 95,1 % de Cap Gemini, et déboursera pour cela 1,1 milliard de francs. L’essentiel de l’actif, qui intéresse Cisco, est apporté par les 4 600 personnes provenant de la division Télécom et média et par ses clients opérateurs, ISP, médias et câblo-opérateurs. En 1999, cette activité a représenté 16 % du chiffre d’affaires de la SSII, soit 4,5 milliards de francs. Dans cette opération, Cisco n’amène qu’une centaine de spécialistes. Cette filiale concentrera d’abord ses activités sur le marché européen. Cap Gemini et Cisco coopéraient déjà, depuis novembre 1999, sur le développement de services IP pour opérateurs. En agissant plus en amont, au niveau des projets d’opérateurs où les grandes sociétés de conseil sont impliquées via les appels d’offres, Cisco veut accélérer ses ventes d’équipements lourds d’infrastructures face à Alcatel, Lucent Technologies, ou Nortel Networks. En août 1999, l’équipementier avait investi 1 milliard de dollars pour acquérir 20 % de la branche Conseil de KPMG. Pour se renforcer dans les produits d’infrastructures, Cisco a aussi racheté l’activité Systèmes optiques de Pirelli et il négocie une prise de participation de 20 % dans l’équipe-mentier italien Italtel.

A l’abri d’un raid concurrent

L’autre volet de l’accord prévoit que Cisco prenne 3 % environ de Cap Gemini SA. Il lui en coûtera 4,6 milliards de francs via une augmentation de capital qui lui sera réservée. En cas d’OPA lancée sur Cap Gemini par l’un des concurrents de Cisco, celui-ci pourra acheter tous les titres de la société commune. Cette opération a été négociée séparément de la fusion entre Cap Gemini et Ernst & Young. ” Si Cisco voulait intégrer des activités d’Ernst & Young au sein de la nouvelle société, il faudrait qu’il renégocie l’accord “, commente-t-on au siège de la SSII.

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Frédéric Bergé