S’il avoue que ses résultats seront décevants, le groupe de services informatiques et de conseil n’a toutefois fourni aucune indication chiffrée. Il s’est borné à indiquer que son troisième trimestre, arrêté au 30 septembre, serait ” stable ou légèrement négatif ” en termes d’activité.Ses dirigeants ont assuré que les événements du mois dernier avaient coûté ” une importante perte de chiffre d’affaires et de prises de commandes ” et avaient repoussé ” d’au moins un ou deux trimestres l’espoir d’une reprise de la croissance
économique “. Le directeur général, Geoff Unwin, a annoncé 600 suppressions d’emplois (400 aux Etats-Unis et 200 en Allemagne) en plus du plan de 2 700 départs annoncé en juin dernier qui a finalement été porté à 2 900.” Nous avons une visibilité très réduite “, a-t-il dit lors d’une conférence avec les journalistes. ” Nous essayons de nous positionner pour faire face à la situation. ” Geoff Unwin a ajouté qu’il visait avant tout à ” améliorer la productivité ” mais n’a pas chiffré le plan de restructuration, qui a déjà coûté 85 millions d’euros au premier semestre 2001.
Cap souffre de la comparaison avec Accenture
Ce discours jugé pessimiste a été très mal perçu par les investisseurs, d’autant que le premier cabinet mondial de conseil, l’américain Accenture, a maintenu jeudi soir ses perspectives annuelles. Les analystes financiers interrogés ont souligné que le groupe français n’avait pas encore achevé sa fusion avec la branche conseil du cabinet américain Ernst & Young.” Le ton est pessimiste. La comparaison avec Accenture n’est pas à son avantage. C’est un profit warning sans chiffre. Cela montre qu’ils sont en train de s’occuper de la fusion et qu’ils ne s’occupent pas du reste “, a déclaré un spécialiste d’un courtier parisien en précisant que les réductions de coûts étaient bienvenues mais peut-être pas suffisantes.” C’est un profit warning qualificatif. On attend maintenant le profit warning quantitatif. Il y a encore des problèmes liés à la fusion “, a expliqué pour sa part Gwenaël Giard (CDC Ixis). Pour Manuel Lachaux (ETC), ” ils laissent la porte ouverte au pire scenario. On attendait un profit warning mais on attendait quelque chose de chiffré. C’est très alarmiste “. Goran Ivemark (Morgan Stanley) a lui aussi jugé décevant de ne pas avoir de perspectives chiffrées. ” Sur le troisième trimestre 2001, on aurait aimé avoir des choses plus détaillées. La prévision globale est très alarmiste “, a-t-il dit.
Mesures conservatoires plutôt que perspectives chiffrées
Laura Delauzin, responsable de la gestion actions européennes chez Société Générale Asset Management (SGAM), a déclaré ne pas être surprise par l’absence de perspectives chiffrées. ” Les dirigeants du groupe ne sont pas les seuls à ne pas donner de prévisions. Cela montre que ces entreprises ont une très faible visibilité sur le cycle économique. ” Cap Gemini a confirmé vendredi que sa marge opérationnelle avait atteint 6,1 % au premier semestre – avec un résultat d’exploitation de 269 millions d’euros – contre une marge de 8,5 % un an plus tôt (10 % sur une base pro forma).Le chiffre d’affaires a atteint 4,44 milliards d’euros contre 2,61 milliards. Mais, le groupe s’est gardé de toute prévision. Il étudie ” plusieurs hypothèses qui vont du maintien d’une croissance modérée (scénario qui sous-tendait les objectifs annoncés le 26 juin mais qui est considéré maintenant comme optimiste) à une diminution du volume global des affaires qu’entraînerait la persistance d’un climat de récession généralisée. ” Le groupe a décidé de ne donner ” pour le moment aucun nouveau chiffre concernant l’exercice en cours ou les premières esquisses budgétaires mises à l’étude pour l’exercice 2002 “.Le choix est ” de préparer ou d’accélérer un certain nombre de mesures conservatoires (compression des dépenses, élagage des structures opérationnelles, délocalisation de certaines productions, expansion des centres de développement) dont la mise en ?”uvre permettra au groupe de mieux “traverser la tempête”si l’entrée en récession de l’Europe se confirme, et de profiter rapidement de la reprise lorsque celle-ci surviendra. “Cap Gemini Ernst & Young avait expliqué le 30 juillet dernier qu’il tablait toujours sur un chiffre d’affaires de 9 milliards d’euros sur l’ensemble de l’année avec une marge opérationnelle d’environ 7 %, celle-ci devant se situer entre 8 % et 9 % au second semestre après 6,1 % au premier. Cette prévision faisait suite à un profit warning émis le 26 juin, le groupe visant jusqu’alors un chiffre d’affaires de 9,6 milliards deuros et une marge opérationnelle stable voire en ” légère amélioration ” par rapport aux 10,5 % de 2000
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