Cap Gemini Ernst & Young (CGEY) se réorganise pour faire à la situation économique et à la pression des prix qui perdurent. La SSII française abandonne donc son modèle matriciel, mêlant secteur géographique, économique et offres de services, mis en place il y a deux ans.Elle met ainsi en place une nouvelle organisation en nommant de nouveaux managers, en simplifiant les processus du groupe et en supprimant des postes. ” Nous ne sommes pas des stratèges à la MacKinsey, nous menons des projets de conseil et nous abandonnons la gestion d’une matrice trop compliquée. Nous allons construire un modèle opératoire, conforme à notre modèle économique et aux prix du marché “, tient à préciser Paul Hermelin, directeur général de CGEY.Ce dernier ajoute : ” Nous nous lançons donc dans un nouveau programme baptisé “Leap”, comme bondir, en français. Et ce, avec une équipe motivée et une meilleure gestion du portefeuille d’activités et de la productivité. “Pour ce faire, CGEY va licencier 5 500 employés pour mieux rebondir ! Deux mesures constituent l’ossature du plan de bataille de Cap Gemini : une réduction des effectifs en deux étapes ?” 2 500 postes immédiatement, plus 3 000 postes avant la fin de l’année ?” et la séparation de ses activités informatiques et de conseil. Début 2002, le groupe comptait 55 000 personnes, à la fin de l’année environ 50 000 personnes devraient ainsi constituer la société.
Des réductions qui touchent aussi le sommet de la hiérarchie
En ce qui concerne le nouveau comité exécutif, six personnes sont de Ernst & Young et cinq personnes viennent de Cap Gemini. Pour conduire ce projet de réorganisation, Paul Hermelin, le PDG de Cap Gemini, a nommé Paul Cole au poste de directeur des ventes et responsable du projet Leap. De plus, Alexandre Haeffner est nommé directeur des opérations (COO).La première saignée de 2 500 emplois s’effectuera dans les équipes dédiées au secteur des télécoms et des services financiers. “Notre taux d’utilisation des ressources ne se redresse pas. Etabli à 70 % en avril dernier, nous ne pensons pas pouvoir le porter à 73 % cette année, comme nous l’avions prévu. Par conséquent, nous réduisons nos effectifs dans les secteurs les moins porteurs aujourd’hui, à savoir les télécoms et la banque “, détaille Paul Hermelin.Des réductions qui coûteront chères au groupe car elles attaquent aussi le sommet de la hiérarchie. “Le coût est estimé à 130 millions d’euros de charges pour la suppression de 2 500 postes. Mais cette opération générera 90 millions d’euros de bénéfices sur la même année. Mais aucune procédure [de licenciement] collective n’est lancée en France qui aura le meilleur taux de rentabilité au premier semestre 2002 “, ajoute Paul Hermelin.La deuxième tranche de licenciement sera effective d’ici à la fin de l’année et concernera 3 000 postes dits fonctionnels. “Nous prévoyons une moyenne de 300 départs “naturels” par mois à l’heure actuelle “, ajoute Paul Hermelin.
” Il faut faire des choix, et c’est pourquoi on ajuste nos effectifs “
Après une lourde période d’investissement, entre les années 1995 et 2000, “la priorité des entreprises n’est plus la vitesse d’exécution, mais la réduction des coûts “, souligne Paul Hermelin, “nous ne pouvons pas gérer 50 000 personnes et rester en position d’attente ou bien nous baser sur une hypothétique reprise du marché. Il faut faire des choix, et c’est pourquoi on ajuste nos effectifs “.La SSII française a donc décidé de simplifier son organisation en dissociant ses activités autour de trois pôles : le conseil, (25 %) la technologie et les services informatiques (45 %) et l’externalisation (30 %)Grâce à toutes ces mesures, Cap Gemini compte améliorer sa marge opérationnelle à court terme : elle était d’environ 5 % en 2001, contre 10 % en 2000. La SSII n’a pas fourni d’estimation pour l’année 2002.
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