L’annonce de la fusion entre Ernst & Young et Cap Gemini aurait pu compromettre les négociations en cours avec l’américain Cisco. Il n’en est rien. Le fournisseur d’équipements pour réseaux et la SSII Cap Gemini ont annoncé la création d’une filiale commune. Si son nom n’est pas encore connu, on sait qu’elle fournira équipements et services aux opérateurs et FAI, mais aussi aux entreprises. Cette filiale, dont la direction a été confiée à Alexandre Heaffner (qui dirigeait l’activité réseaux de Cap Gemini), sera détenue à 95,1 % par Cap Gemini et à 4,9 % par Cisco.
Des solutions packagées
Elle comprendra 4 600 personnes venant de Cap Gemini (soit 12 % des effectifs), dont l’ensemble des spécialistes de la division Telecom & Media, les experts en architecture réseau et les consultants en management issus du pôle conseil Cap Gemini Consulting. L’américain Cisco investira un montant total de 906 millions de dollars, 870 millions d’euros, dans cette opération, soit 177 millions de dollars, 170 millions d’euros, dans la nouvelle entité, et 636 millions de dollars, 610 millions d’euros, dans Cap Gemini. Une centaine d’ingénieurs de Cisco viendront renforcer les équipes de la filiale. Cette alliance rappelle l’investissement de 1 milliard de dollars de Cisco dans KPMG, il y a un peu plus de six mois. Elle est fondée sur le même modèle : apporter des solutions packagées Internet aux entreprises, Cisco fournissant le matériel et Cap Gemini assurant l’aspect conseil et les services. Il s’agit d’un revirement pour la SSII française, jusqu’ici indépendante vis-à-vis des fournisseurs. “Nous devons choisir et décider pour nos clients quels seront les meilleurs partenaires”, justifie Paul Hermelin, PDG de Cap Gemini France et Europe du Sud. Quant à Cisco, il s’ouvre un peu plus grand les portes de l’Europe, où l’entreprise réalise un tiers de son chiffre d’affaires, et espère que cet accord lui permettra de toucher plus directement les entreprises.Ce rapprochement répond à une tendance des grandes SSII à s’orienter vers des formules de partenariats forts avec les constructeurs. La logique de renforcement des parts de marché ainsi que la nécessité de livrer des solutions complètes dans des délais très courts incitent Cap Gemini à composer avec son modèle initial d’indépendance.
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