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Canon EOS R6 II : un peu plus de pixels, deux fois plus de rafale !

Même carrosserie et même électronique que l’EOS R6, l’EOS R6 Mark II profite cependant d’un tout nouveau capteur 24 MPix accompagné par de nouveaux modèles autofocus. Le bilan ? Un appareil qui passe de 20 i/s à 40 images par seconde en rafale ! Un potentiel nouveau champion de la photo de sport ?

Prenez un EOS R6. Ajoutez 4 Mpix à son capteur, doublez sa rafale et améliorez un peu sa dissipation thermique. « Et voilà », vous avez un EOS R6 Mark II, boîtier à capteur plein format qui succès au best-seller de Canon dans la catégorie des hybrides à capteurs plein format.

Sa plus grosse nouveauté est donc la rafale. En 2020, nous disions de son précurseur : « Canon EOS R6, l’hybride plein format avec une rafale qui fait mal ». En 2022, la rafale fait de ce fait très mal en passant de 20 i/s à 40 i/s ! Le tout, avec un capteur un poil plus défini, puisqu’il passe de 20 à 24 Mpix. Soit quasiment un milliard (960 millions soyons précis) de pixels capturés, transmis et écrit par seconde. C’est d’autant plus impressionnant que Canon arrive à cette vitesse de lecture avec un capteur, toujours Dual Pixel, mais pas de type « empilé » (stacked).

Suivi AF de l'EOS R6 Mark II

La rafale ne serait rien sans un nouveau système AF. Amélioré, comme on s’y attend, par la sainte puissance de l’IA – ou plus précisément de l’apprentissage machine. Un module AF qui serait encore plus performant (que l’EOS R3 ?) pour suivre les sujets. Qu’il s’agisse de faire la différence entre le corps et l’œil d’un humain. Ou maintenir le cap sur une locomotive, un avion ou une voiture.

Lire aussi : Deux milliards de pixels par seconde : comment Qualcomm repousse les limites photographiques avec son Snapdragon 865 (déc. 2019)

Si les promesses de 40 i/s en obturateur mécanique sont belles, elles sont plus limitées dans le temps que par le passé, puisque Canon n’a pas ajouté de mémoire tampon. Comptez 190 images en Jpeg, 140 en CRaw et 75 en RAW classique avant de subir un (gros) ralentissement. La rafale en obturateur mécanique ne change pas : toujours 12 i/s avec un buffer de 1000 images en RAW et 110 images RAW. Notez que la rafale dispose toujours d’un mode de préenregistrement, qui permet de récupérer la demi-seconde avant le déclenchement.

Côté imagerie et traitement électronique, Canon note une plage de sensibilité de 100 à 102.400 ISO (ext. 50-204.000). Et une stabilisation combinée jusqu’à 8 vitesses en couplant les 5 vitesses de la stabilisation capteur aux 3 vitesses supplémentaires qu’apportent certaines optiques.

Même châssis, même processeur

Dessus de l'appareil

Mis à part le déplacement de deux petites commandes (commutateurs photo/vidéo et On/Lock/Off), le châssis de cet EOS R6 Mark II est similaire à celui de son aïeul. Ce qui n’est pas une mauvaise chose, l’EOS R6 premier du nom étant bien fichu et solide, tout en alliage de magnésium et garni de joints d’étanchéité. Les utilisateurs de la première version devraient apprécier ne pas avoir à trop reprendre leurs marques.

Au cœur de l’appareil, on retrouve toujours le même processeur Digic X qui étaient déjà en service dans les EOS R6, EOS R5 mais aussi R3 et les R7 et R10. Canon a bien calibré sa puce pendant le développement, et la fait vivre dans plusieurs itérations de boîtiers, ce qui est sans doute une bonne équation financière. Mais cela se ressent dans certains domaines comme on va le voir.

Vidéo : des corrections plus que des améliorations

ProRES 6K

Canon est très content d’annoncer que son boîtier tient un peu plus sur la durée en vidéo. Pourquoi une telle joie ? Parce que la précédente version du boîtier avait une sacrée tendance à la surchauffe. Canon a amélioré sa partition en matière de dissipation thermique : l’appareil tient désormais 40 minutes sans surchauffe en 4K60p et six heures en 4K30p. Ce qui reste tout de même un aveu d’infériorité technique. Car en 4K, ces limites ne devraient même pas exister – il suffit de demander à Sony ou à Panasonic.

On touche ici du doigt la limite du Digic X. La puce est vieillissante, soit en termes de moteur d’encodage, soit en matière de finesse de gravure – voire les deux raisons combinées. On se réjouit néanmoins pour les utilisateurs de R6 Mk II de ne plus avoir à subir des surchauffes inopinées. En plus de la 4K60p, la version Mark II offre dorénavant un mode vidéo 6K60p ProRES, mais uniquement via un enregistreur externe de type Atomos que l’on branche sur la sortie HDMI de l’appareil.

Cantonné à la SD, nouveau viseur et super endurance

Double emplacement SD

Alors que de plus en plus d’appareils commencent à évoluer en matière de format d’enregistrement, l’EOS R6 Mark II se cantonne à deux emplacements UHS-II. Pas de mystère dans ce choix : c’est moins cher et cela permet à Canon de se garder de la place pour la montée en gamme. Car s’il avait plus de mémoire tampon et gérait les cartes CF Express Type B, l’EOS 3 ne servirait plus à grand-chose. D’ailleurs, pour beaucoup d’utilisateurs, le R6 Mk II peut être vu comme un mini R3.

Ce d’autant plus que l’EOS R6 Mark II profite du même type d’affichage enrichi que l’EOS R3, même si sa définition reste inférieure à son grand frère – 3,69 Mpix contre 5,76 sur l’EOS R3. Puisqu’on parle du viseur, il faut parler de l’écran – toujours articulé sur rotule, toujours de 3 pouces et 1,62 Mpix. Mais avec un capteur plus rapide, plus défini, avec les mêmes composants électroniques et avec la même batterie, Canon arrive à donner plus d’autonomie à son nouvel appareil photo. De 510 images (test standard CIPA) sur l’EOS R6 on passe à 760 (!) photos avec l’EOS R6 Mark II en utilisant l’écran (contre 380 et 450 images en mode viseur). De quoi tenir au moins 1000 images, voire plus en cas de rafales, dans la vraie vie. Une magnifique démonstration d’amélioration électronique et logicielle.

Dos de l'appareil

Les appareils photo étant de vrais vaisseaux spatiaux de nos jours, il faut ajouter la prise en charge des formats Log (C-LOG HDR) pour l’étalonnage vidéo, de la reconnaissance de l’appareil comme une webcam standard sur un PC (limité à du 1080P30 malheureusement), d’une griffe multifonction, de la prise USB-C, du Wi-Fi, du combo prise microphone et casque (jack 3,5mm), certification MFI d’Apple pour connexion directe à l’iPhone, etc. Une liste de fonctionnalités longues comme le bras. Mais qui est nécessaire pour coller aux usages de photographes aux profils les plus variés possibles.

Le Canon EOS R6 Mark II sera disponible à la fin du mois de novembre en plusieurs combinaisons :

  • EOS R6 Mark II boîtier nu : 2899 €
  • EOS R6 Mark II + zoom RF 24-105 mm f/4-7.1 IS STM : 3259 €
  • EOS R6 Mark II + zoom RF 24-105 mm f/4 L IS USM : 4199 €

Sur le papier, l’EOS R6 a tout pour séduire un canoniste qui aurait hésité à passer d’un 6D Mk II/ 5D Mark III/IV à sauter le pas. Mais pour tout nouvel arrivant, l’appareil montre néanmoins de nombreuses limites pour le prix. Technologiquement, rafale mise à part, il a de nombreuses faiblesses face aux offres à prix similaires de Fujifilm (X-H2) et de Sony (Alpha A7 Mark IV). Autant en termes de vidéo, que d’équipement ou de définition d’image. Il serait temps que Canon sorte un peu l’artillerie lourde. Et ce n’est pas le traitement PAYANT des RAW dans le cloud qui fera la différence, hein.

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