« Aujourd’hui Netflix est archi-dominant, voire monopolistique et CanalPlay a disparu de la circulation. A tel point qu’on va arrêter cette offre dans quelques semaines », déclare abruptement le président du directoire du Groupe Canal +, Maxime Saada, le 5 décembre dernier devant la Commission des affaires culturelles de l’Assemblée Nationale. CanalPlay, ce devait donc être fini. Surprise, un article des Echos fait état aujourd’hui d’un projet de relance seulement quelques semaines après les propos désabusés de Maxime Saada. Une nouvelle mouture pourrait être lancée dès le printemps. Un service de vidéo à la demande par abonnement d’environ 10 euros par mois à destination des jeunes et proposant surtout des séries et documentaires. Pas sûr que le nom de CanalPlay soit conservé.
CanalPlay ne pouvait pas diffuser d’exclusivités
Si Canal s’est ainsi ravisé, c’est parce qu’il va enfin pouvoir proposer des exclusivités sur cette plateforme de SVoD à partir du mois de décembre 2019. Cette pratique lui était interdite par l’Autorité de la concurrence. Une liste d’injonctions antitrust avait été dressée, il y a sept ans, pour limiter son pouvoir parce qu’il avait fusionné avec avec TPS en 2006 et racheté C8 et C17 en 2012. Cela paraît absurde, mais CanalPlay ne pouvait ainsi pas diffuser, par exemple, Le Bureau des légendes ou Hippocrate, des séries phares qu’il coproduit. Cela valait aussi pour les fictions achetées comme The Affair ou Dexter. Impossible dans ces conditions de jouer à armes égales avec Netflix qui affiche une quantité pléthorique de contenus maisons et exclusifs. L’assouplissement de la chronologie des médias ne devrait pas influer beaucoup sur cette nouvelle offre, en revanche. La primeur de la diffusion des films de cinéma continuera d’être réservée à la chaîne Premium Canal qui coûte 20 euros par mois.
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