La Megadrive portable ça n’est pas une première : Sega avait sorti la Nomad en 1995, console aux ventes confidentielles puisque volumineuse, chère et peu endurante. Seize ans après, AT Games profite de plusieurs années d’évolutions technologiques pour présenter sa version : la Camega. Cette nouvelle mouture est bien plus compacte que la Nomad, offre une meilleure autonomie et embarque 20 jeux – c’est toujours plus pratique à trimballer que 20 cartouches Megadrive.
Camega, mega !
Le premier abord avec la console est moyennement positif : l’écran est plutôt sombre et le plastique de la carlingue peu engageant, mais la prise en main de la console est bonne. On retrouve le toucher manette et surtout les boutons physiques qui font cruellement défaut, dans certains jeux, aux smartphones – pour en savoir plus jetez un œil à notre vidéo.
Sonic boom ?
Parmi les 20 jeux embarqués, quelques « bouses » (Flicky, Jewel Master), quelques jeux moyens (Sonic Spinball, Ristar) et quelques bons jeux comme Street of Rage 2, Golden Axe, Alex Kidd ou encore Columns. De l’arcade, de l’arcade et encore de l’arcade, cela plaira donc aux excités du « je saute / coup de hache dans la tête », mais le grand public déplorera l’absence remarquée du hérisson cocaïné Sonic – difficile de négocier avec Sega sans doute – et de jeux d’aventures / RPG. Mais heureusement il y a un port SD pour l’émulation…
Dans émulation, il y a mule
C’est le gros raté de cette console : l’émulation promise fonctionne rarement, du grand n’importe quoi. Primo la bécane ne prend que les .bin et pas les fichiers .smd, pourtant ultracourants dans le monde de l’émulation Sega puisque SMD signifie Sega Mega Drive. Deuxio, certains jeux marchent à peu près, d’autres pas du tout et d’autres pas tout à fait.
Dans Shining Force II, un mur invisible empêche d’aller au-delà des deux premières minutes de jeu. Mais le plus dramatique c’est la sauvegarde : elle n’a jamais fonctionné, sous aucun jeu. Jamais. Du coup à moins de maintenir sa console sous tension et de se faire Landstalker d’un trait en mode hardcore, difficile de terminer ses jeux.
Android 1, Camega 0
Oublions les 49 euros investis dans la console. Mettons plutôt 2,5 euros dans l’émulateur Gnesoid sous Android, chargeons les mêmes ROMS dans un smartphone (testé sous HTC Desire HD non modifié) et regardons : 100 % des ROMS fonctionnent, on peut sauvegarder n’importe quand, les graphismes sont impec et les sons plutôt bien rendus. Alors oui, il manque les boutons, certes tout le monde n’a pas de smartphone – et a fortiori sous Android –, mais le constat fait mal.
Légère et moyennement fichue, la Camega est marrante cinq minutes pour peu que vous n’ayez jamais entendu parler d’émulation. Pour peu également que le simple fait d’entendre le mot Golden Axe fasse couler une larme sur vos joues désormais post-pubères.
Dans tous les cas, la qualité de fabrication est en-deçà de ce qu’on pourrait espérer, pour ne pas dire médiocre, la réalisation logicielle insuffisante et l’émulation tragique. Espérons que le fabricant pense très fort à une mise à jour de firmware. Dans l’état actuel nous ne pouvons que vous enjoindre à passer votre chemin.
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